Très belle soirée hier au « Cheval Blanc » de Schiltigheim, une salle qui accueille des grands noms du jazz ... invité de ce mardi 27 janvier 2009, Kurt Elling ... le nom me disait vaguement quelque chose mais j'associais plus volontiers ce patronyme à un pianiste allemand ... Quelle erreur !
Kurt Elling est un chanteur américain ... un chanteur de jazz ... pas un crooner à la papa qui use et abuse de sa voix suave et joue au dragueur de bacs à sable avec moult mouvements de paupières ... non, son truc à lui c'est davantage la performance vocale ... non pas pour impressionner la compagnie d'auditeurs venus braver les rigueurs d'un temps hivernal pour se réchauffer l'âme en savourant de belles balades ... non, plutôt pour tenter d'apporter un supplément d'âme à des morceaux un brin vieillissants comme Steppin' out de Joe Jackson qui retrouvent ainsi une seconde jeunesse ...
Avec Kurt Elling, la voix est un instrument à part entière ... pas un art mineur, d'accompagnement ... quant à ceux qui l'entourent sur scène – batteur, pianiste, contrebassiste - ils méritent eux aussi une attention particulière ... j'avoue avoir eu une nette préférence pour Laurence Bishop Hobgood ... le fait qu'il soit pianiste n'a rien à voir avec cette remarque ... mais je me laisse plus volontiers gagner par le magnétisme des musiciens qui exercent leur art avec introversion ...
Tout ce beau monde s'écoute mutuellement ... sur scène, le chanteur ne cherche pas à prendre le leadership ... il va dans son coin quand le trio nous emmène dans son univers ... il revient et reprend tout à la volée ... il met en valeur ses camarades ... vous me direz que c'est ça le jazz, la générosité, la fraternité ...
Un bon conseil : si la formation passe près de chez vous (vous pouvez aller voir les dates sur le site de Kurt Elling, ici) achetez un billet les yeux fermés ... vous êtes sûrs de passer une très jolie soirée ... et puis, n'oubliez pas que ces musiciens sont américains ... ils ont le sens du spectacle, de l'improvisation ... improvisation quand un micro, comme hier par exemple, se détache de son fil ... loin de se laisser impressionner par l'imprévu la joyeuse bande rebondit aussi sec ...
Ça s'appelle de la présence ...
Et pour prolonger cette présence, rien de tel que d'écouter le dernier opus ... le joyau brille d'un même éclat ...
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble