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Paranoid park

Par Elgade

Gus Van Sant a toujours eu une fascination prononcée pour la jeunesse et ses thématiques marginales. Il nous a médusé le cerveau avec Gerry et sa traversée amicale et psychédélique du désert, nous a dépeint un monde brutal et ralenti dans la fusillade de Columbine d’Elephant, nous a révélé un Kurt Cobain perdu, seul et misérable la veille de son suicide dans Last Days et son avant dernière œuvre Paranoid Park  s’immisce dans l’univers d’un jeune skateur en quête de rédemption. A noter que GVS recevra à l’issu de ce long-métrage le prix du 60ème anniversaire de Cannes saluant toute son œuvre ainsi que PP.

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Paranoid Park est un sk8 park (également connu sous le nom de Punk Park) qui se situe au cœur d’une zone de transit de la ville de Portland, faisant le lien entre le sud-est et le nord-ouest de la ville. Quartier plutôt réputé chaud, ce park aux courbes bitumeuses avantageuses a le mérite de vous faire baver quand vous tâter un peu de la planche à roues. Et les quelques séquences de sessions filmées en Super 8 nous font remonter une pelletée de réminiscences délavées à la jouissance juvénile tout à fait agréables, dans une ère toujours très aérienne.

Un jeune skateur - Alex (casting fait sur MySpace !) – déambule sans savoir où ça mène, à travers plusieurs clichés de marginal-teen un peu revendicateur aux ustensiles bien connus (sk8, fat clothes, blondinette au cerveau raccourci, bonne tignasse, bouille de petinenfant, agressive cap etc.). Jusqu’à un accident mortel dans lequel il est impliqué.

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GVS reste toujours plus évasif et suggestif. L’expérimental atmosphere est toujours aussi brumeuse. Fond musical planant, ralentis multiples, plans fixes sur mouvement lent, etc. GVS a d’ailleurs collaboré avec Christopher Doyle sur ce projet – directeur de la photographie favori de Wong-Kar Wai pour lequel GVS voue un culte clair et revendiqué ! La suggestion émise par les images fortes et artistiques de GVS nous plonge tout droit dans les entrailles du kid. Un ressenti que d’autres n’auront peut être pas eu, mais même si le scénario maigre et sans consistance ne laisse transparaître que très peu de choses, on se surprend à vouloir prendre conscience, autant que l’acteur essaie de se trouver, dans une solitude glaçante et angoissante.

Un court aperçu d’un épisode tragique digéré et entériné à travers un remède aux vertus incertaines sur un personnage à la dimension innocente, naïve, démesurée et dépassée.

C.

 

cool


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