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Barack Obama et sa politique conservatrice en ĂŠducation

Publié le 15 mars 2009 par Hugo Jolly

boUne Êtonnante nouvelle provenant des États-Unis a dÊfilÊ sur les fils de presse du monde entier.Barack Obama veut imposer à son pays une rÊforme de l’Êducation que l’on pourrait qualifier de conservatrice et de populiste.

 

Une amère dÊception pour tous les progressistes de la planète.

 

Tout comme la pensÊe de la politique Êducative de son prÊdÊcesseur, l’actuel prÊsident fleurte avec des mesures inspirÊes du principe de la carotte et du bâton.

 

Avec G.W.Bush et son programme  No Child Left Behind , on punissait les Êcoles ne rÊussissant pas à hausser les  scores  de leurs Êlèves et l’on rÊcompensait celles y parvenant. Au final, ce programme fut soldÊ par un constat d’Êchec avec les rÊvÊlations de manipulation de chiffres de la part de plusieurs Êcoles, par l’exclusion des Êtudiants les moins douÊs ainsi qu’en raison des rÊcentes statistiques sur la mÊdiocritÊ acadÊmique des jeunes amÊricains dans les principales matières de base.

 

Ici, le nouveau prĂŠsident ne s’attaque pas aux institutions d’enseignement comme le fit son prĂŠdĂŠcesseur, mais s’en prend directement au personnel enseignant. MĂŠthode diffĂŠrente, mais mĂŞme logique basĂŠe sur l’idĂŠal du “rendement” si prisĂŠ par les idĂŠologues de droite amĂŠricains.

 

En effet, Barack Obama blâme les instituteurs pour les dÊboires du système Êducatif amÊricain. Il envisage de payer au mÊrite les plus  performants  et de simplement congÊdier ceux qui ne  livrent pas la marchandise  selon les critères Êtablis par le DÊpartement de l’Éducation.

 

Mais une telle mesure ne gÊnÊrerait-elle pas des manœuvres malhonnêtes comparables à celles du No Child Left Behind Act?Et qui dÊterminerait les Êvaluations des enseignants?Les Êcoles? Les Êlèves? Les parents?

 

Les Êcoles auront tendance à falsifier les donnÊes si elles connaissent une raretÊ de personnel enseignant; les Êlèves attribueront de mauvaises Êvaluations aux professeurs les surchargeant trop de devoirs; les parents jugeront les performances des enseignants en fonction des dires subjectifs de leurs enfants ou des notes biaisÊes par les Êcoles; et cela est sans compter les diffÊrences socio-Êconomiques d’une rÊgion, d’une ville ou d’un quartier envers un autre qui faciliteront ou compliqueront le travail des professeurs.Ainsi, l’instituteur d’une Êcole aisÊe aura sÝrement moins de difficultÊ à faire apprÊcier son travail qu’un autre localisÊ dans un secteur plus problÊmatique au niveau social.

 

Par ailleurs, cette nouvelle initiative ne tient pas compte des complications de la pratique de cette profession.Le mÊtier est ardu et les Êpuisements professionnels frÊquents.Est-il alors opportun d’instaurer un rÊgime rÊpressif dans un domaine qui pousse dÊjà au bout du rouleau bien des enseignants?Une des consÊquences serait sÝrement l’accentuation des dÊparts volontaires des professeurs.Qu’on ne vienne alors pas râler lorsque les États-Unis connaitront une pÊnurie de professionnels de l’enseignement.

 

De plus, ce projet de Barack Obama vient de signer l’arrĂŞt de mort de la lune de miel qu’il entretenait avec le mouvement syndical amĂŠricain l’ayant pourtant supportĂŠ moralement et financièrement durant la campagne prĂŠsidentielle.En jetant la faute des ratĂŠs du système ĂŠducatif amĂŠricain sur les instituteurs du secteur public, Barack Obama ne fait guère mieux que ses prĂŠdĂŠcesseurs rĂŠpublicains.

 

Incroyable! Ce sont bien les dÊmocrates avec ce prÊsident se proclamant l’un des plus progressistes de l’Histoire qui dÊtiennent maintenant les clefs de la Maison Blanche et la majoritÊ au Congrès? On a de la difficultÊ à le croire.

 

En vÊritÊ, le tort ne retombe pas entièrement sur le corps enseignant.Il est trop facile de pointer du doigt un groupe prÊcis en les accablant de toutes les responsabilitÊs.

 

En fait, l’Êchec revient à toute la sociÊtÊ amÊricaine : les parents ont dÊlaissÊ leurs enfants en s’investissant trop dans leurs occupations professionnelles et dans l’accumulation de biens matÊriels; le gouvernement n’a pas cherchÊ à Êtablir des programmes de conciliation travail/famille; les entreprises ont nÊgligÊ leurs employÊs en les accaparant avec de plus en plus de tâches au dÊtriment de leurs vies familiales au nom de la productivitÊ-à-tout-prix.

 

Cette proposition de Barack Obama nous rappelle que les amÊricains sont, au fond, des conservateurs acharnÊs dans la sphère sociale nonobstant leurs affiliations au Parti DÊmocrate ou RÊpublicain.

 

MalgrÊ l’accession de ce nouveau prÊsident qui ravivait bien des espoirs, il ne faut pas s’attendre à une transformation profonde de la psychÊ des États-Unis d’AmÊrique.L’idÊologie fondamentale demeurera semblable et l’avènement de la vÊritable rÊvolution culturelle amÊricaine semble encore loin dans l’horizon.

 

Homo politicus

 


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