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Cao Ni Ma : une contre-attaque sémantique en Chine

Publié le 16 mars 2009 par Lilzeon

Citoyens !

J’imagine que vous avez tous lu la contre-attaque sémantique menée par des citoyens Chinois:

“A la seule lecture, cela ne veut strictement rien dire d’autre. Mais attention à la prononciation : cao ni ma (« herbe-boue-cheval ») est aussi, phonétiquement, la pire des injures en mandarin. Un « nique ta mère » d’avant le rap et les banlieues. Dire caonima à un Chinois, c’est s’exposer à de sérieux ennuis. C’est pourtant une bestiole adorable, croisement entre un lama des Andes et une chèvre de Mongolie.
La chanson qui l’a lancé raconte qu’il vivait paisiblement dans le désert de Male-Gobi (que l’on peut prononcer « sexe de ta mère »). Jusqu’au jour où des crabes de rivière ont débarqué et ont commencé à lui manger l’herbe sous la langue. Les méchants crabes s’appellent hexie, à la fois « rivière crabe » et « harmonie » en mandarin. Comme chacun sait, du moins en Chine, « harmonie » est le mot préféré du président Hu Jintao depuis le séminaire des dirigeants et cadres principaux du Parti communiste chinois (PCC), en 2005. En République populaire, la société est harmonieuse, la politique est harmonieuse, les dirigeants sont harmonieux. Même les crabes qui menacent les gentils caonima. Heureusement, ceux-ci sont « vifs, intelligents » et courageux : « Les crabes de rivière ont fini par disparaître », dit la chansonnette truffée d’allusions graveleuses qui tourne sur Internet.”

Enseignement intéressant pour nous citoyens, sur nos capacités à réagir contre la censure :

The attack on censorship is three-pronged. First, it is an ‘in your face’ message to the Chinese government that whatever method they employ to censor, it can be defeated raising the question whether any of this effort is worth it to stop the propagation of words and ideas. Second, it encourages the population of China to ridicule the government’s efforts at censorship and join the opposition to it, and finally, it is an embarrassing (for the Chinese government) reminder to the rest of the world that China censors the contents of the internet that is available to its population.

Dans notre modernité liquide, les moyens de révolte, de clamer des opinions anti-conformistes sont “solubles” dans les nouveaux médias, dans le web social. La bonne nouvelle est qu’on peut faire trembler ou fléchir le storytelling d’Etat s’il ne correspond pas à nos réalités.

Ce qui est fort dans cet exemple chinois : la clandestinité peut désormais faire “buzz” aussi puissamment qu’un clip de Britney Spears.


Merci à Constance aka MlleWinnie pour l’info.


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