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Vivre, vivre, liberté

Publié le 18 mars 2009 par Celinouchka

Tourner, tourner, retourner.

Toute la nuit, je n’ai fait que rêver. Encore, toujours, de plus en plus, mon inconscient me dictait des faits et gestes que je ne voulais pas, cachés qu’ils étaient en moi.

A la sonnerie du réveil, l’émergence fut rapide, mais la route à parcourir jusqu’à la fenêtre entrouverte était longue, longue, longue.

Je saute, je cours, hop hop, rythme régulier, que trop régulier, une habitude journalière – qu’est-ce qu’une habitude ?

Cendrars, dans la tête, dès le matin, sa Prose du Transsibérien donne envie de partir, loin, loin, loin. Est, appel, vivre, rêver.

Un éclat de rire dans la cuisine, le même qui m’accueille en rentrant tard le soir après une journée passée à chauffer les bancs d’école dans des cours que je ne supporte plus.

Un éclat de rire strident, rieur – elle a ri et chantonné toute la journée.

Ukraine, Ukraine, envie de voyage – je n’ai pas l’eau courante chez moi, l’économie va mal, tu sais, ici, on est bien – et alors ? Vivre, vivre, rêver, les langues mélodieuses, fraise, en polonais, en russe, en ukrainien, les mots ébréchés, mal prononcés, son rire, si joyeux. Bonheur d’être ici, malheur d’être ici, elle et moi sommes contrastes, elle et moi avons le même âge, elle a la joie, et moi je rumine.

Rumine, rumine, ruminer, rêver. Vivre, juste vivre. Oppression de

la Suisse.

Vivre

pour travailler, et non pas travailler pour vivre. Retour au bercail, été passé, maison, maison, un rêve, un poème, une vie.

Galanterie, inexistante, rêve absent, vivre, juste vivre.

Partir, partir, loin, à l’est, loin. Tu m’accueilleras dans ta maison ? Oui, sa réponse est oui, toujours. Amitié au delà des frontières, un rire, un chant, apprendre à siffler à l’autre, apprendre à prononcer des syllabes encore inconnues, un chant, un espoir.

Cendrars encore et toujours dans ma tête, ma prose ressemble à la sienne, sentiment bizarre de le lire, jamais je n’aurais cru. Ecrire, écrire, écriture, liberté de la plume, laisser les mots couler. Breton, Aragon, Sartre, époque d’évasion. Rêver.

Chagall, toujours présent dans les mots de Cendras, Apollinaire, mal compris, mal aimé, je peine, trébuche, mais rêve.

Train, train, le matin, attendre dans le froid et le vent – non, plus de veste, il fait printemps, plus de veste, je veux vivre et respirer – en compagnie de ses mots, rêver, fascination – comment a-t-il fait ?

Homme, vivre, liberté, encore, toujours, rêver, toujours, bonheur, présent, mais où ? Chercher, chercher, trouver, espoir de vie.

Rire, rire, rire des gens me voyant dans mes rêves, Cendrars à la main, Du monde entier, oui, au cœur du monde, oui, voyager, avec lui, en sa compagnie.

Moi aussi je veux me faire punir comme lui, moi aussi je veux me faire expatrier en Russie, moi aussi je veux m’isoler, moi aussi je veux voyager moi aussi je veux connaître tous ces gens moi aussi je veux vivre.

Mots, mots, ébréchés, écornés, feuille de papier.

Marcher, marcher, avancer, ruelle Vaucher, descendre, pente raide, flot d’étudiants, la fin de l’année est dure, si dure, évasion, rêver.

Ecole, philosophie, Nietzsche, cycle de métamorphose, incompréhension de ceux qui m’entourent, ras le bol de leur part, et moi, je plane, plane, au dessus, je plane, je vole.

Insurger, insurger, insurrection, faiblesses des autres, je ne veux pas, reflet de ma propre faiblesse, extraordinaire, mots mots, paroles, aides, coups de main – oui je t’expliquerai le sens des mots de Descartes, oui je te ferai rêver – et regards des autres.

Tomber, tomber, laisse tomber, regard sec et sévère, oublie-les, oublie-moi, parler, chocolat chaud et discuter.

Comprendre, comprendre, compréhension, vivre, vivre, liberté.

VIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVRE

VIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVRE

VIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVREVIVRE

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