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Halloween, Michael Myers chez les Zombie

Par Christophe Greuet
Halloween, Michael Myers chez les Zombie

Devenu en deux films une valeur sûre du film d’horreur, Rob Zombie n’était certainement pas attendu à la tête d’un remake. Voir l’univers si particulier du réalisateur s’attaquer à un classique du genre, en l’occurrence Halloween de John Carpenter, fut un choc pour beaucoup. L’idée fit toutefois son chemin, mais la vision du résultat prouve que, malgré une bonne volonté certaine, le réalisateur n’a pu tenir toutes ses promesses…


Est-il la peine de revenir sur le scénario d’Halloween ? Pour les cinéphiles ayant vécu jusqu’à aujourd’hui sur une autre planète, rappelons que le film centre son intrigue autour du personnage de Michael Myers. A cinq ans, cet enfant introverti, élevé par un beau-père alcoolique et une mère complètement dépassée par les événements, assassine froidement une bonne partie de sa famille (le beau-père, sa sœur et son copain), épargnant toutefois sa mère et sa petite sœur, encore bébé. Il est alors enfermé dans une institution spécialisée, où il est suivi le Dr. Samuel Loomis (Malcolm McDowell), un psy qui tentera de le sortir de son mutisme désormais permanent. Mais un jour, Myers s’enfuit suite à une défaillance de ses gardes. Il va retourner dans sa ville natale pour tenter de retrouver sa sœur devenue adolescente, et laissera de nombreux cadavres sur son passage !Halloween version 2007 est le télescopage de deux univers. D’une part, la “famille” réelle et artistique de Zombie, déjà vue dans ses deux premiers films (La maison des 1000 morts et The devil’s rejects) : sa femme Sherri Noon Zombie, les acteurs Sid Haig, William Forsythe, Tyler Mane, Danny Trejo… De l’autre, celui du cinéma d’horreur made in années 70, incarné ici par nombreux de ses représentants (McDowell, Brad Dourif, Udo Kier…).
On devra pourtant parler de “télescopage” plutôt que de fusion, tant le réalisateur répugne à mélanger les deux familles. La première partie du film, dans laquelle Myers est enfant puis adolescent, est entièrement dévolue à l’univers des Zombie. On y reconnaît les ambiances moites, le graphisme grand guignol, et l’omniprésence de tous les acteurs fétiches du réalisateur (Malcom McDowell y voit son rôle réduit au strict minimum). Mais dès que Myers, devenu adulte, revient dans sa ville, le film change du tout au tout. A la surprise générale, Zombie devient un réalisateur appliqué, respectueux de son modèle, de peur peut-être de ne pas pouvoir égaler le maître Carpenter (ou qui sait, celui de vouloir séduire un public beaucoup plus mainstream ?). Halloween version 2007 n’est plus alors qu’une pâle photocopie de son aîné trentenaire. En allant jusqu’à recréer certaines scènes-clés quasiment à l’identique, Zombie fait comme renier son propre style créatif qui a tant réussi à ses précédents opus. Et créé, en même temps, un déséquilibre flagrant entre ses deux parties, handicap qui coule une bonne partie du film.
De fait, l’Halloween que le réalisateur avait prétendu vouloir “réinventer” n’est qu’à moitié réussi. Certes, Zombie y prouve une fois encore qu’il peut redonner vie à l’univers fou qui a fait sa réputation : mais affiche également un respect un peu trop frileux face à ses aînés, ou son large public espéré. Plutôt ennuyeux pour un réalisateur qui s’est fait un nom en plantant sa caméra dans des territoires créatifs désertés par tous…

Halloween, Michael Myers chez les Zombie

Un film de Rob Zombie avec Malcolm McDowell, Tyler Mane, Brad Dourif, Sheri Noon Zombie… Sortie le 10 octobre.

Visionnez la bande-annonce du film :


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