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Les Funérailles du «bon sens »

Publié le 02 décembre 2008 par Oliviernda
Aujourd'hui je pleure la disparition d'un ami bien aimé. Il y a quelques années il régissait nos réactions, nos pensées, nos joies et nos peines. Je pleure aujourd’hui le départ du «bon sens». Le «bon sens» a été avec nous pendant de nombreuses années et personne ne sait pour sûr quel âge il avait. Les documents relatifs à sa naissance ont été perdus depuis bien longtemps par nos chers services administratifs.
On se rappellera de lui comme la raison sans raison et comme le premier à avoir cultivé des leçons de vie valables telles que ne pas sortir sous la pluie sans parapluie, la guerre ne résout rien, un pays corrompu ne peut se développer, le respect de la loi est prémices à tout développement. Il nous a aussi permit de comprendre que la vie n'est pas toujours juste et peut-être que c’est aussi de nos propres fautes. Le «bon sens» accompagnait de principe simple les politiques financières ; ne dépensez pas plus que vous ne gagnez, il accompagnait les rôles des acteurs familiaux en indiquant en tout logique que les parents étaient en charge et pas les enfants. Sa santé a commencé à se détériorer rapidement quand de bien intentionnées lois et règlements plus ou moins étranges ont commencé à se mettre en place par une société de moins en moins inspirée par mon ami.
On a été alors surpris de voir des garçons de 6 ans poursuivis pour harcèlement pour avoir embrassé des copines de classe, des adolescents suspendues du lycée pour usage de bain bouche après leur déjeuner à la cantine, des professeurs renvoyés pour avoir réprimandé des étudiants indisciplinés, des policiers défendus après avoir battu d’honnêtes citoyens , des pères de familles jugés pour avoir défendu leur propre maison contre des cambrioleurs qui les ont ensuite poursuivi en justice pour assaut. Le «bon sens» a été traumatisé par l’arrivée de ces textes « modernes» totalement dépourvus de «bon sens».

Au cours de sa maladie comme dans un sursaut d’orgueil, il a essayé de relever la tête mais a été tout de suite attaqué et assommé quand des parents d’élèves ont agressé des professeurs pour avoir fait le travail qu’eux–mêmes n’ont pas fait en ne disciplinant pas leur enfants rebelles. Bien plus encore on lui a craché dessus en exigeant d’obtenir le consentement parental pour administrer du paracétamol, de la crème pour le corps ou des plâtres à des étudiants malades; et en refusant d’informer les parents quand leurs étudiantes de filles tombent enceintes.
Totalement anéanti le « bon sens » a complètement perdu envie de vivre quand les Dix commandements sont devenus contrebandes, les églises des entreprises criminelles, les mosquées des centres de formation militaires, quand les criminels ont commencé à recevoir des traitements meilleurs que ceux appliqués à leurs victimes et surtout quand cette bonne dame ne se rendant pas compte de la température de sa tasse café bouillant se renversa quelques gouttes sur la jupe et qui s’est vu promptement attribué un chèque énorme en signe de compensation.
Quelques années avant sa disparition, « Le bon sens » a été précédé dans la mort par la perte des ses parents « vérité » et « confiance », de son épouse «discrétion », de sa fille « responsabilité » et de son fils «raison ». Il faut dire qu’il n’a pas survécu à l’excès de ses trois beaux-frères : « Je connais mes droits », « c’est la faute de quelqu’un d'autre (aussi connu sous le nom de « c’est pas moi c’est les autres »)» et « je suis une victime ».
Ses funérailles étaient tristes et il y avait peu de monde parce que seule une poignée de personne a réalisé qu'il s’en était allé. Si vous vous souvenez toujours de lui, soyez gentils : parler des ses valeurs à vos amis, vos enfants surtout ne vous joignez pas à cette majorité qui veut tout oublier de lui.
Par Olivier N’da

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