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Le Gad-in de la semaine…

Publié le 21 mars 2009 par Boustoune


Gad Elmaleh est un comédien talentueux, un show man génial capable d’électriser les foules, seul sur scène, entraînant les spectateurs dans ses délires verbaux, ses chorégraphies amusantes et ses caricatures truculentes.
Mais Gad Elmaleh n’est pas un scénariste de films, pas plus qu’un cinéaste. Son Coco en est la preuve éclatante.
En propulsant sur grand écran l’un des personnages qu’il jouait sur scène, il se plante dans les grandes largeurs. L’humoriste, comme bien d’autres avant lui – doit-on vraiment reparler de Cyprien ? – n’a pas compris que ce qui fait rire le temps d’un sketch de cinq minutes ne fonctionne plus du tout étiré sur une durée d’une heure et demie.
Certes Chouchou, également inspiré par l’un de ses personnages de one-man-show, était une relative réussite et avait su toucher le public. Mais le film était réalisé par Merzak Allouache, un cinéaste expérimenté, qui sait comment instiller l’émotion dans une mécanique comique bien huilée, et le travesti romantique était bien plus attachant que ce Coco, arriviste m’as-tu-vu et un brin mégalo. Le personnage est outrancier, hautement caricatural, et ce n’est pas le scénario – en gros l’organisation d’une bar-mitsva gigantesque au Stade de France – qui va lui offrir la possibilité de gagner en densité ou en sensibilité.
Coco - 4  Le Gad-in de la semaine…
Une fois n’est pas coutume, les seuls gags amusants sont dans la bande-annonce. Le reste du film se contente de recycler les mêmes artifices – le jeu sur les mots, le côté bling-bling, l’extravagance de la famille juive marocaine, … - ou de faire des clins d’œil appuyés aux sketches de l’humoriste (« where is Brian ? ») que seuls ceux qui les ont vus comprendront.
Les situations mises en place par le script ne sont bizarrement pas du tout exploitées. Quel intérêt de montrer l’antagonisme entre Coco et Zerbib, si ce n’est pas du tout développé ensuite ? Pourquoi la relation entre Coco et sa femme, qui aurait pu et dû apporter une touche de sensibilité est-elle totalement bâclée ? Toutes les scènes finissent en impasse, à l’image de la fin du film, assez abrupte. Ajoutez à cela une mise en scène d’une platitude totale et des acteurs en mode « cabotinage éhonté », et vous aurez une petite idée de l’ampleur du fiasco.
Le Gad-in de la semaine…  Le Gad-in de la semaine…
Si Gad Elmaleh voulait « nous éclater », il a lamentablement échoué… Coco est une comédie ratée, aussi outrancière et de mauvais goût que son personnage principal. Et surtout, pas franchement drôle.
Inutile de s’étendre davantage sur ce navet qui, profitant de la côte d’amour dont bénéficie Elmaleh auprès du public, squatte honteusement les écrans. Vu le niveau de cette œuvre bâclée, et les têtes déconfites des spectateurs à l’issue de la projection (*), nul doute que l’image de l’humoriste va en pâtir…
Economisez-donc votre argent, ou allez voir de vrais films – il y en a quand même quelques-uns de bons en salle actuellement…
Note : Étoile
(*) : Les commentaires négatifs fleurissent sur le web, et le titre inspire pas mal de jeux de mots qui, finalement, résument bien ce que la grande majorité du public pense du film : « coco, c’est caca ! » ou « coco, c’est concon ! »
Le Gad-in de la semaine…

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