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D'autres vies....

Publié le 22 mars 2009 par Noalita

Je déguste les dernières pages d'un livre merveilleux et je le pose quelques instants pour vous (le dire) l'écrire. Et garder encore un peu le plaisir sous la langue. 
Ce livre est de la race de ceux que je n'ai pas envie de finir.... 

Il raconte ces cataclysmes de la vie qui font qu'après, plus rien ne sera jamais pareil ;  la mort d'un enfant pour ses parents, celle d'une maman pour son mari et ses jeunes enfants.

Il y parle de la (re)naissance à l'amour, de la noirceur caché au fond de chacun d'entres nous, des liens qui se tissent entre les êtres dans les pires moments, du désir de (re)vivre et de garder la mémoire, et c'est bouleversant.....

"cette femme a tout perdu mais c'est qu'elle avait tout, du moins tout ce qui compte. L'amour, le désir qui dure, la volonté de le faire durer et la confiance : il durerait. Moi qui en ai tant d'autres, je lui envie cette richesse. Je ne suis jamais parvenu, jusqu'à présent, à me représenter ma vie ainsi avec une femme. La femme avec qui je suis, je ne crois jamais vraiment que je vieillirai auprès d'elle, qu'elle me fermera les yeux ou que je fermerai les siens. (...) Avant la vague, Hélène et moi étions en train de nous séparer. Une fois encore, l'amour se délitait et je n'avais pas su le retenir."

" A quelques dizaines de mètres de nous, dans un autre bungalow, Jérôme et Delphine doivent être allongés aussi, les yeux ouverts. Est-ce qu'il la serre dans ses bras ou est-ce que ce n'est pas possible pour eux non plus ? C'est la première nuit. La nuit qui suit le jour où leur fille est morte. Ce matin elle était vivante, elle s'est réveillée, elle est venu jouer dans leur lit, elle les appelait papa et maman, elle riait, elle était chaude, elle était ce qui existe de plus beau et de plus chaud et de plus doux sur terre, et maintenant elle est morte. Elle sera toujours morte." 

Emmanuel Carrère est le "modeste" scribe du malheur de ces gens dont la vie, coup sur coup, l'a fait témoin, et le récit qu'il en fait est déchirant et magnifique.

J'arrête,

après ce serait trop....

"je te trouve drôle. Tu es le seul type que je connaisse capable de penser que l'amitié de deux juges boiteux et cancéreux qui épluchent des dossiers de surendettement au tribunal d'instance de Vienne, c'est un sujet en or. En plus, ils ne couchent pas ensembles et, à la fin, elle meurt. J'ai bien résumé ? C'est ça l'histoire ?

j'ai confirmé : c'est ça."

Il est le livre que j'aurais aimé écrire, que j'aimerai écrire si........

" J'ai  quelque fois entendu dire que le bonheur s'appréciait rétrospectivement. On pense : je ne m'en rendais pas compte mais, alors, j'étais heureux. Cela ne vaut pas pour moi. J'ai longtemps été malheureux, et très conscient de l'être ; j'aime aujourd'hui ce qui est mon lot, je n'y ai pas grand mérite tant il est aimable, et ma philosophie tient tout entière dans le mot qu'aurait, le soir du sacre, murmuré Madame Letizia, la mère de Napoléon : " Pourvou que ça doure.

Ah, et puis : je préfère ce qui me rapproche des autres hommes à ce qui me distingue. Cela aussi est nouveau."

Voilà j'y retourne,

un bout de camembert au lait cru dans une main, "D'autres vies que la mienne" dans l'autre, la vie roule (presque).

Douce fin de dimanche à vous, à nous !!!

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