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L'effondrement des colonies d'abeilles : varroa et pesticides sont dans le collimateur

Publié le 22 mars 2009 par Gezale
Samedi sur France 5 (photo d'abeilles mortes dans les mains d'un apiculteur) nombre d'amis des abeilles devaient être devant leur petit ou leur grand écran. Un documentaire de 52 minutes était en effet consacré à l'effondrement des colonies d'abeilles dans certaines régions de notre pays, notamment au sud de la Loire. Certains apiculteurs ont perdu 70 à 90 % de leur cheptel et compte tenu des rôles écologique et économique que jouent les abeilles, les professionnels et les scientifiques se sont penchés sur les causes de cette mortalité exceptionnelle.
D'abord, il me faut préciser que les ruches que je possède sont peuplées d'abeilles des villes. Ce sont elles qui animent mon jardin et produisent du miel. Ces abeilles butinent les fleurs des potagers, des arbres fruitiers, des parcs, des forêts qui entourent Louviers et elles ont, parfois, l'idée d'aller rendre visite aux champs plantés de colza, ce qui ne nuit pas à leur santé. Les abeilles des campagnes sont soumises à plus rude épreuve. Pour se nourrir et nourrir les colonies, elles doivent souvent se « coltiner » des hectares de plantes monoflorales traitées par les agriculteurs avec des produits nuisibles pour les insectes (dont les abeilles) même si les organisations agricoles insistent sur les précautions à prendre pour éviter de nuire aux avettes (1).
Mais le mal le plus répandu dans les ruches, c'est le varroa. Varroa est un acarien. Il suce l'hémolymphe des larves d'abeilles qui naissent malformées donc vouées à la mort. Les apiculteurs ont des traitements (délivrés par les médecins vétérinaires) utiles pour lutter contre le varroa. Mais une attaque de cet acarien affaiblit les colonies qui, si elles sont également victimes des pesticides, ne peuvent faire face aux deux dangers à la fois. S'ajoutent les traitements spécifiques sur certaines semences dont les tribunaux ne cessent d'entendre les avis contradictoires : d'un côté les apiculteurs et leurs abeilles mortes, de l'autre les entreprises de produits chimiques qui vantent l'inocuité de leur régent, de leur gaucho ou de leur cruiser.
La probabilité de la responsabilité de ces produits dans l'effondrement des colonies est forte mais, comme l'a indiqué le commentateur du documentaire, la mort des abeilles n'est pas due à une cause unique mais à un ensemble de causes. On doit donc s'interroger sur la capacité des défenses naturelles de l'abeille et des abeilles solitaires et autres bourdons, tous insectes pollinisateurs, à faire face aux attaques chimiques et parasitaires. Le Syndicat départemental des apiculteurs de l'Eure recense chez ses adhérents le taux de mortalité des ruchers à la sortie de l'hiver. Des taux de 20 à 30 % ne sont pas rares. Ils sont heureusement loin des taux rapportés plus haut.
(1) nom ancien donné aux abeilles.

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