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Sarkozy et la politique étrangère : La vraie rupture !

Publié le 28 août 2007 par Largo

    Et si c'était en politique étrangère que Nicolas Sarkozy incarnait le mieux la " rupture " ?.Souvent pour le meilleur,tout en restant parfois prisonnier de la realpolitik...

     Libération des infirmières bulgares,médiation en Colombie pour sauver Ingrid Bétancourt,mini-traité européen,le Président Sarkozy reste fidéle à sa méthode : Il se saisit d'un dossier et tel un lobbyste,essaye de convaincre ses interlocuteurs.Avec plus ou moins de succès...Mais sa politique extérieure ne résume pas à ces coups médiatiques.Depuis son arrivée au pouvoir,j'observe de notables inflexions qui doivent horrifier Jacques Chirac...Mon espoir : Que la France pèse davantage sur les affaires du Monde...

    Premier changement de taille : Les Etats-Unis !. " Sarko l'américain... ".Avec cet anathème,les socialistes ont cru qu'ils allaient destabiliser le candidat UMP...Sarkozy aime l'Amérique,ses valeurs,ce pays où tout devient possible.Et hérésie suprême,il y passe ses vacances !.Comble de malchance pour nos élites,les français adorent l'Oncle Sam.Nos compatriotes se ruent dans les MacDo et plébiscitent les superproductions hollywoodiennes.Moi,je ne comprends pas la haine envers les USA.Les anti-Bush se fondent sur une mauvaise interprétation du gaullisme.Contrairement à la légende,le Général n'était pas anti-américain !.Il considérait Eisenhower comme son frére d'armes et s'entendait très bien avec Kennedy.Certes,dans les année 60,il y eut des frictions car de Gaulle dota la France d'une force de frappe nucléaire et retira nos troupes de l'OTAN.Ce qui évidemment ne plaisait pas à Washington.Mais l'homme du 18 Juin ne menaça jamais les Etats-Unis d'un véto !.Pendant la crise de Cuba,il soutint sans réserve la Maison Blanche.Outre-Atlantique,on savait qu'on pouvait toujours compter sur le Général de Gaulle.Tant que le PS subira le terrorisme intellectuel de Saint-Germain des Prés,Nicolas Sarkozy peut dormir tranquille !.

    En tout cas,je me félicite du retour de la France en Irak ! ( n'en déplaise à Noël Mamére qui a traité le Chef de l'Etat de " caniche de Bush "...).En 2003,Chirac et Villepin nous avaient mis hors-jeu.Aujourd'hui,la situation a évolué : Bernard Kouchner,très apprécié à Bagdad est un ami personnel du Président irakien Jalal Talabani et les américains ont besoin d'aide !.Ironie du sort,grâce à Sarko " le néoconservateur ",l'ONU devrait rejouer un rôle au Moyen-Orient...D'autre part,en contrepartie de son implication,la France va engranger de juteux contrats pétroliers...

    L'autre grosse rupture de Nicolas Sarkozy concerne l'Allemagne.Les européistes risquent d'ailleurs de pousser des cris d'orfraie.Jacques Chirac et Gerhard Schröder avaient maintenu la fiction  d'un " couple " franco-allemand.Mais en ce début de troisième millénaire,l'Allemagne réunifiée,décomplexée,n'a plus besoin de la France et depuis quelques temps,l'incompréhension ne cesse de grandir.Certes,officiellement,tout va bien.Sarko et Merkel rivalisent d'amabilités.Cependant,Berlin ne supporte pas les méthodes cavalieres de notre président et n'a pas oublié l'affaire Alstom et le dossier Sanofi-Aventis à l'époque où il était ministre de l'économie...Deux signes qui ne trompent pas : La chancelière tente de se rapprocher avec la Grande-Bretagne et Nicolas Sarkozy milite pour une " Union Méditerranéenne ".Bref,deux chemins opposés...Sarkozy a raison !.L'Allemagne ne suivra jamais la France dans sa vision de l'Europe ( ex : le rôle de la BCE ) et l'avenir de notre pays,compte tenu de sa position géographique,se joue sur son flanc sud !.

    Il est encore trop tôt pour dresser un bilan de la politique étrangère du nouveau locataire de l'Elysée.Mais je note déjà une différence capitale avec son prédécesseur.Chirac n'aimait pas l'Occident.Sa passion pour les Arts Premiers révélait un état d'esprit marqué par la repentance et le relativisme culturel.Au contraire,Sarkozy défend la démocratie,les droits de l'homme et tient un discours de vérité aux africains.C'est donc logiquement qu'il serre la main de Georges Bush,le leader du pays de la liberté.Quelques entorses néanmoins avec les principes : Les rencontres avec Kadhafi et Omar Bongo...

    Pour terminer,petit rappel à Nicolas Sarkozy : La puissance politique dépend de la puissance économique...Si la France ne retrouve pas le chemin de la croissance et creuse toujours plus sa dette,son influence sur la scène internationale ( en particulier en Europe ) sera réduite à néant.Et l'hyperactivisme se retournera contre l'hyperprésident...


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