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FC3A 2009 - Il Divo

Publié le 28 mars 2009 par Epicure
Giulio Andreotti

L’homme de l’image ci-contre, dont la physionomie inspirerait Gotlib pour une nouvelle bédé, évoque un des personnages les plus intéressants qu’il m’ait été donné de voir au cinéma depuis très longtemps.

Il s’agit de l’acteur Tony Servillo qui incarne Giulio Andreotti, homme singulier qui a “collé” au paysage politique italien pendant plus de 50 ans en tant que premier ministre (à trois occasions), leader de la Démocratie chrétienne, ministre de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères, et enfin sénateur. Il est reconnu dans certains milieux en tant que “Divo Giulio” (Julius le divin), d’où le titre Il Divo (Prix du jury à Cannes l’an dernier).

Le réalisateur Paolo Sorrentino a choisi de nous montrer un Giulio Andreotti en fin de carrière, rongé par l’insomnie et les migraines. Il jette un regard cynique sur sa vie marquée par la controverse. Car, même s’il n’a jamais été jugé coupable, on lui impute entre autre la responsabilité de l’enlèvement (par les Brigades rouges) du premier ministre Aldo Moro en 1978, ainsi que les meurtres de quelques-uns de ses ennemis politiques. Il aurait aussi frayé d’un peu trop près avec la mafia italienne.

Bien que le film laisse supposer qu’il s’agit d’un être immonde complètement dépourvu de compassion et de sentiments, le réalisateur a choisi de caricaturer Andreotti au point de nous le rendre presque sympathique. D’où le génie de ce film. L’acteur Servillo est fantastique de stoïcité et de retenue. Andreotti ne sourit jamais même si ses remarques, parfois assassines, sont peinturées d’un humour très cynique. Plus pince-sans-rire que ça, tu fais des jokes de newfie sur ton lit de mort. Son attitude détonne de celle de son entourage politique, qui est à 180 degrés du chef : colorée, désinvolte, flyée. Faut voir l’attaché politique courir en criant dans le parlement!

À souligner en terminant la mise en scène inventive qui multiplie les effets et les plans de caméra originaux sans jamais agacer. Ils ne font qu’ajouter au ton cynique du traitement de cet excellent film.

Il Divo est à l’affiche pour une seule autre représentation au FC3A, ce soir à 21h30 au Charest. Allez-y!


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