Magazine

Crédit révolving : Lagarde bien timide !

Publié le 28 mars 2009 par Patjol
Crédit révolving : Lagarde bien timide !
La semaine dernière Christine Lagarde s'est attaquée à un sujet qui me semble très important (trop) pour beaucoup de Français : Le crédit à la consommation, et plus particulièrement le révolving.
Ces crédits révolving pourrissent la vie de beaucoup de Français.  plus des trois quarts des dossiers de surendettement comportent un crédit révolving. C'est un système très pernicieux : Présentés au départ comme un moyen de payer ce dont on rève, ça devient vite un cercle vicieux, un crédit servant à honorer les échéances d'un autre crédit. Les banques proposent des "réserves d'argent" qui n'ont rien à voir avec des réserves. Ce sont des autorisations pour emprunter un peu plus, sachant que le crédit sera hors de prix : Les taux constatés oscillent couramment entre 15 et 20 % ! Qui ne connaît personne qui est tombé dans ce piège ? Il faut savoir que ce sont les grandes banques françaises qui vous proposent ces crédits. Derrière les Sofinco, finaref, médiatis et autres il y a toujours une grande banque française. Aujourd'hui ces banques accordent même ce genre de "réserve" à leurs clients qui n'ont rien demandé. Aujourd'hui, même certaines cartes de fidélité de magasins englobent du crédit révolving.
En fait, ces crédits peuvent être utiles, mais comme avance de trésorerie. Quand on a un besoin ponctuel d'argent et qu'on attend une rentrée d'argent certaine qui permettra de rembourser. Ce n'est pas fait pour s'offrir ce dont on rêve, encore moins pour rembourser un crédit.
Face à ce phénomène, voyons ce que notre ministre nous a proposé :
  • La durée des remboursements restante devra être précisée. J'imagine qu'il s'agit de la durée restante dans le cas où on ne reprend plus d'argent proposé par la "réserve". Je ne comprends même pas comment il était possible de ne pas informer sur la durée du crédit ! J'ajoute que les banques devraient aussi informer sur la part de remboursement et celle des intérêts, le coût total du crédit.
  • La commission bancaire verra son rôle renforcé, pour devenir une sorte de gendarme du crédit à la consommation. Bah oui, là encore on part de loin. S'il n'y a pas de contrôle, tout est permis ! Mais encore faut-il définir des règles plus strictes...
  • Il y aura un minimum de remboursement du capital dans les mensualités. Là j'applaudis des deux mains : Quand on prend un crédit, le but est de le terminer. Et le plus vite possible. Il faut donc que les mensualités servent plus à rembourser le capital qu'à engraisser la banque avec les intérêts.
  • Les établissements de crédit devront vérifier la solvabilité de l'emprunteur et consulter le fichier des incidents de remboursement. Là j'attends de voir concrètement de quoi il s'agit. Le fichier des incidents de remboursement, ce n'est pas suffisant. Le but n'est pas d'attendre que l'emprunteur ne rembourse plus pour arrêter d'en rajouter. Le but est déviter d'en arriver là.
    Vérifier la solvabilité de l'emprunteur, c'est le point crucial. Aujourd'hui il suffit de déclarer qu'on n'a pas ou peu de crédits pour être accepté. Si on en reste  du déclaratif, le problème restera entier. Un peu comme pour un crédit immobilier, en plus des fiches de paie il faut présenter 3 mois de relevés de compte, de manière à avancer les preuves des charges qu'on déclare payer. Et, bien sûr, se limiter aux 33 % d'endettementmaximum (loyer compris)
  • Des sanctions civiles, pénales et d'interdiction de distribuer du crédit sont prévues en cas d'entorse aux règles. C'est excellent. Ces règles sont faites pour protéger le consommateur, et leur non-respect peut être dramatique pour ce consommateur.
Aujourd'hui les associations de consommateur dénoncent une réforme a minima. Elles ont certainement raison, le problème est de grande ampleur et dans le domaine je ne crois qu'aux grands moyens. Peut-être un fichier de tous les crédits, pas seulement des incidents de remboursement. Certains diront certainement que la limitation du crédit risque de nuire à la croissance notamment en limitant le chiffre d'affaires de la distribution. Je leur répondrai qu'il y a du bon chiffre d'affaires, mais aussi du mauvais. Et ce qui mène au surendettement du consommateur, c'est du mauvais chiffre d'affaires.
Le Haut Commissaire aux solidarités actives, Martin Hirsch, est allé dans le sens des associations, jugeant que "la fidélité ce n'est pas la soumission". "Il faudra convaincre la distribution que ce n'est pas aller à l'encontre de la consommation", a-t-il déclaré. Christine Lagarde a précisé que la consultation des associations de consommateurs "va nous amener sans doute à peaufiner, à améliorer un peu le texte".
Décidement il me plaît, ce Hirsch !

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Patjol 98 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte