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Critique en avant-première : OSS 117, Rio ne répond plus

Publié le 30 mars 2009 par Jango

Gaumont Distribution

Synopsis

Douze ans après Le Caire, OSS 117 est de retour pour une nouvelle mission à l'autre bout du monde. Lancé sur les traces d'un microfilm compromettant pour l'Etat français, le plus célèbre de nos agents va devoir faire équipe avec la plus séduisante des lieutenants-colonels du Mossad pour capturer un nazi maître chanteur. Des plages ensoleillées de Rio aux luxuriantes forêts amazoniennes, des plus profondes grottes secrètes au sommet du Christ du Corcovado, c'est une nouvelle aventure qui commence. Quel que soit le danger, quel que soit l'enjeu, on peut toujours compter sur Hubert Bonisseur de la Bath pour s'en sortir...

Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye
Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye
Louise Monot et Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye

Critique

Pour les lecteurs d’autres blogs cinéma que celui-ci, vous avez sans doute dû voir fleurir ces derniers jours un nombre importants de critiques relatives au nouvel opus d’OSS 117 : Rio ne répond plus. En effet, après la projection de jeudi soir organisée par Allociné, l’internet cinéphile s’est rapidement concentré sur les nouvelles aventures d’Hubert Bonnisseur de la Bath, 12 ans après ses exploits au Caire. Je vous passe les détails de la soirée détaillés dans mon article de samedi, concentrons nous sur le film.
Le pari n’était certes pas gagné puisqu’à de rares exceptions, les suites s’avèrent souvent de trop. Enjeu d’autant plus compliqué étant donné que le premier volet avait reçu un accueil unanime de la part de la presse et du public, amenant même Jean Dujardin à la nomination aux César du meilleur acteur. Mais c’est dans les situations complexes que les meilleurs ressortent vainqueurs et Michel Hazanavicius fait à n’en pas douter parti de ces gens là (rappelons quand même que c’est à lui que nous devons le désormais culte La classe Américaine)
En reprenant les bases qui avaient fait du premier film une vraie réussite (une photographie et un grain d’image rétro, une satire des premiers James Bond et surtout un Jean Dujardin en agent stupide mais sûr de lui), le réalisateur prend du recul par rapport aux premières aventures pour nous emmener une dizaine d’années plus tard à la fin des années 60. Ces années lui permettent de définir un nouveau style graphique collant parfaitement à l’époque et d’aborder des sujets à fort potentiels comiques notamment les hippies.

Jean Dujardin et Louise Monot. Emilie de la Hosseraye
Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye

Fort de l’engouement populaire pour son film, le réalisateur ouvre cette fois ci pleinement les vannes pour proposer un véritable feu d’artifice comique. Il ne se passe pas une minute sans que les jeux de mots fusent où que la bêtise d’OSS 117 (ici sous le patronyme de Noël Flantier) ne laisse place à des propos racistes ou mysogines.  Ces propos tendancieux permettent à Rio ne répond plus de devenir très rapidement corrosif voir violent dans le discours. Car il faut bien voir que derrière l’imbécilité d’OSS 117, Hazanavicius nous renvoi en pleine tête nombre de préjugés débiles qu’il n’est malheureusement pas rare d’entendre encore de nos jours. Il suffit de quelques dialogues loufoques mais néanmoins porteurs de sens pour saisir le second niveau de lecture du film, très virulent.
« Dolorès à OSS 117 - Mais comment appelez vous un pays dirigé par un seul homme contrôlant tous les médias … (je n’ai plus la réplique exacte mais c’est dans cet ordre d’idée).
OSS 117 (avec conviction) à Dolorès -J’appelle ça la France madame ! »
Dilués parmi un flot de rires crétins du personnage principal, ces petits éléments n’en demeure que plus impactant.
A l’image du Caire nid d'espions, les running gags ponctuent le film (les Chinois, le souvenir du trapéziste) mais cette fois-ci avec sans doute un peu trop d’importance laissant place à un certains ennuis sur leurs dernières utilisations.
L’histoire en elle-même reprend le même schéma que le premier volet, à l’exception des personnages féminins pas suffisamment creusés. Certes, Dolorès (Louise Monot) apporte le parfait contrepied à OSS 117, source régulièrement de situations hilarantes, mais ne semble pas aussi travaillée que le personnage interprété par Bérénice Bejo dans le Caire ne répond plus.
A la manière des films d’Hitchcock, l’objet du film n’est ici qu’un prétexte à tout autre chose puisque l’intrigue des micro-films s’avère rapidement très secondaire et ne retrouvera son importance que durant la toute dernière partie.
Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye
Jean Dujardin. Emilie de la Hosseraye

A contrario du premier film, très homogène, Rio ne répond plus semble davantage découpé en mini-séquences, évidemment logiques entre elles mais bloquant la fluidité de la narration, le film paraissant de fait plus haché. Ce découpage est d’ailleurs très visible avec la partie se déroulant dans la jungle à la suite du crash de l’avion. En lui-même, le passage n’apporte rien à l’intrigue, il sert simplement de base à une situation aussi absurde que délirante qu’est celle de la préparation d’un crocodile pour le repas.
Ajoutons à cela un usage salutaire mais trop prégnant du split screen en référence aux films de l’époque, et l’on obtiendra un résultat plus contrasté que dans le Caire nid d’espions.
OSS 117 : Rio ne réponds plus est donc la suite espérée de son prédécesseur. Plus drôle, plus osé, plus fun, il n’en demeure pas moins un tantinet moins percutant dans son approche (l'effet de surprise en moins certainement).
N’allez pas croire qu’il s’agisse d’une déception bien au contraire, car je serai tenté de dire que ce nouvel opus s’impose immédiatement comme la comédie française la plus réussie depuis le début de l’année (voir depuis l’année dernière).
Allier intelligence, humour corrosif, jeux de mots improbables et interprétations excellente n’est aujourd’hui malheureusement plus très commun.
En ce sens, ces nouvelles aventures de l’agent français le plus stupide demeurent une très belle réussite.
Le résumé de la soirée avant-première en photos.
http://www.crucq.fr/bj&mat/oss%20117/5.jpg
 
http://www.crucq.fr/bj&mat/oss%20117/10.jpg

Voir également la critique de Chewie concernant OSS 117, Le Caire nid d'espions (l'une des premières du blog !).
Plus d'infos sur ce film

 

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