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Pour en finir avec le Pape et les médias…

Publié le 27 mars 2009 par Comtedemandarine

benoit-xvi Les chiens ont été lâché. Le gibier connu de tous, il n’aura pas fallut attendre bien longtemps avant d’entendre sonner l’hallali et voir tous ces dogues se jeter sur le même morceau. Pas de chance! La viande était avariée!

C’est ainsi que l’on pourrait résumer en quelques mots ce qui vient d’arriver aux médias français concernant “l’affaire de la capote”.

En effet, nos canards favoris nous ont gentiment servi leurs plus belles feuilles de chou soulevant instantanément un sentiment d’indignation national. A peu de chose près la France retrouvait sa cohésion, son unité, sa fraternité du 12 juillet 1998.

“On ne peut pas résoudre le problème du SIDA avec la distribution de préservatifs; au contraire elle aggrave le problème.”

Avouez qu’il y a de quoi être indigné! Le Pape ose, en Afrique, continent ravagé par le SIDA depuis des années, remettre en cause l’efficacité du préservatif. Pire il ajoute, afin d’être bien sûr que tout le monde soit choqué, que la sainte capote aggraverait le problème. Un cadeau providentiel pour notre presse gauloise qui ne se fait pas prier pour relayer les propos du nouvel assassin blanc. A partir de cet instant on assiste à un lynchage médiatique systématique de l’évêque de Rome, nouveau satan incarné. Cela dure jusqu’à ce qu’enfin l’on voit apparaître les propos dans leur intégralité:

“Je dirais qu’on ne peut pas résoudre le problème du SIDA avec l’argent, même s’il est nécessaire. On ne peut pas résoudre le problème du SIDA avec la distribution de préservatifs ; au contraire elle aggrave le problème. la solution est double : d’abord, une humanisation de la sexualité, un renouveau spirituel, humain, intérieur, qui permet ainsi de se comporter différemment avec les autres. Et deuxièmement, une amitié, une disponibilité pour les personnes qui souffrent.”

Amusant n’est-ce pas? Dès lors que l’on replace la phrase dans son contexte, elle prend un tout autre sens. Le Pape ne dit pas que le préservatif ne sert à rien il nous rappelle juste que ça ne suffit pas. Que ce n’est pas en se donnant bonne conscience en distribuant de l’argent et des préservatifs que l’on va résoudre le problème. Il faut aller plus loin d’où les deux solutions qu’il propose: la fidélité et la prise en charge des malades. Ça en devient tout de suite moins choquant.

Le plus drôle dans l’histoire c’est que les Africains ont très bien compris le message ce qui fait dire au Président du Burkina-Faso Blaise Campaoré sur la bien-pensante presse Française:

“Il y a souvent un gouffre entre ce que disent les médias et ce qui se passe sur le terrain. En Afrique, nous vivons avec le sida au quotidien. Le débat sur le préservatif, tel que vous le présentez, ne nous concerne pas. Les Français aiment la polémique, c’est leur côté gaulois ! Certains critiquent la position de l’Eglise en prétendant défendre les Africains. Soit. Mais la plupart n’ont jamais mis les pieds chez nous !
Je leur conseille de venir faire un séjour au Burkina. Chez nous, l’imam, le prêtre et le chef coutumier travaillent de concert : tous ont l’ambition d’affronter le même mal. Se focaliser sur le préservatif, c’est passer à côté du problème du sida. En tant que chef de l’Etat, je ne peux pas préconiser un moyen de prévention exclusif aux dépens des autres.”

J’aime particulièrement le “Mais la plupart n’ont jamais mis les pieds chez nous !” et je rajouterai et la plupart ne sont pas Catholiques donc pas concerné par le message du Pape”

Pour terminer je voudrais vous partager les propos du directeur du Projet de recherche sur la prévention du SIDA à l’université de Harvard aux Etats-Unis, Edward C. Green :

“Le Pape a raison. Ou pour répondre plus précisément : les meilleures données dont nous disposons confirment les propos du Pape. Il existe une relation systématique, mise en évidence par nos meilleures enquêtes, y compris celles menées par l’organisme “Demographic Health Surveys” financées par les Etats-Unis, entre l’accès facilité aux préservatifs, leur usage plus fréquent et des taux d’infection par le virus du sida plus élevés, et non plus faibles. Cela pourrait être dû en partie au phénomène connu sous le nom de “compensation du risque”, ce qui veut dire que lorsque l’on a recours à une “technologie” de réduction du risque comme le préservatif, l’on perd souvent le bénéfice lié à la réduction du risque par une “compensation” qui consiste à prendre davantage de risques qu’on ne le ferait en l’absence de technologie de réduction du risque.”

En d’autre termes, le fait de se sentir complètement protégé avec un préservatif nous fait oublier le risque et nous conduit à en prendre plus… CQFD

Cependant quelques questions demeurent: Pourquoi tant d’acharnement sur le Pape? Et pourquoi ses propos sont systématiquement volontairement tronqués voir déformés?


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