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Simon vouet À besanÇon

Publié le 30 mars 2009 par Lejournaldeneon

BEAUX-ARTS
Simon Vouet, les années italiennes (1613-1627)
AU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE BESANÇON
SIMON VOUET / Les anges portant les instruments de la passion, 1625
(Fragment conservé au musée de Besançon)
L’exposition Simon Vouet , coproduite par les musées des beaux-arts de Nantes et de Besançon, propose de découvrir des œuvres réalisées durant « la période italienne » du peintre. Un périple de 14 ans qui embarqua l’artiste français jusqu’à sa notoriété. C’est le XVIIe siècle qui débute. Cette époque où l’on vient de toute l’Europe étudier les antiques et les génies de la Renaissance. Venise, Rome, puis Gênes... Milan, Parme, Bologne et bien sûr Florence. Simon Vouet n’oublie rien, ni Véronèse, ni le sulfureux Caravage dont le français s’inspire largement. Carrache et lui viennent tout juste de quitter la scène terrestre où ils ont abondé en cette fin du Cinquecento (les deux hommes meurent à un an d’intervalle). L’un et l’autre laissent l’héritage d’une révolution picturale sans égale. Titien, le Tintoret juste avant... Vouet ne concède aucune ombre au tableau d’une Renaissance qui s’achève dans le tumulte des guerres de successions, alors qu’Henri IV succombe sous les coups de surin de Ravaillac en place de Grèves et qu’à Madrid, Cervantès se prépare à publier la deuxième partie de son Don Quichotte. C’est l’époque de Rubens, « l’Homère en peinture » dira plus tard Delacroix. Rubens le baroque, l’érudit, le riche diplomate. Rubens, bientôt Velázquez et Rembrandt, l’immense, le plus grand des « nordiques » ; l’ogre Rembrandt bien avant Picasso.
SIMON VOUET / Allégorie de la richesse, 1634
Là « au milieu », un peu coincé... un Simon Vouet pensionné par le jeune Louis XIII et qui rapidement parcoure les absides et les culs-de-four de Rome en vedette « américaine » au milieu d’une cohorte d’artistes étrangers en résidence dans la ville éternelle. Sa manière habile en peinture autant qu’en société... (Peut-être aussi quelques accords officieux transnationaux) lui vaut en 1624 d’être nommé à la direction de Accademia di San Luca, une consécration pour un représentant de la couronne de France. Deux ans plus tard, la ville pontificale lui offre de travailler à une commande pour la basilique St Pierre ; un ornement pour la Pietà de Michel Ange (l’œuvre est aujourd’hui détruite dont un fragment est conservé au musée de Besançon). Son retour en France l’année 1627 au privilège exclusif de la maison des Bourbons, épouse le dessein d’une destinée artistique nationale, perpétuant son goût de l’argent, des honneurs et de l’intrigue politique. Jusqu’en cette année 1637, jusqu’à cet « Enlèvement des Sabines », jusqu’à ce fichu Poussin de retour en France à son tour... L’honnête Poussin, tout son bel esprit que le grand maître en peinture « installé » tente d’évincer grâce à ses nombreuses formes d’amitiés. Poussin, savant, tant inspiré pourtant, mais vaincu... repart pour Rome et ne cessera dés lors d’influencer son siècle et ceux qui suivront, artiste immortel. Où l’inventeur l’emporte sur le bagout bien colorié du suiveur... où l’histoire, si je ne me trompe, a préféré retenir l’esprit profond et moral de l’un plutôt que les ronds de jambes fleuris d’un autre. Car quelle « grande histoire » retient vraiment Simon Vouet ?... juste après Carrache ou Caravaggio... La grande scène italienne, juste avant ce Poussin et bien d'autres ... oui ! quel « Vouet » saurait se glisser en ce panthéon pictural européen, sinon une certaine arrogance française retrouvée ?
NÉON™
SIMON VOUET / Vénus endormie, 1630-40

Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon (27 mars - 29 juin 2009)
L'exposition a reçu le label d’intérêt national du Ministère de la culture.
Elle rassemble des œuvres dispersées dans les plus grands musées du monde (National Gallery of Washington, Los Angeles County Museum of Art, Palazzo Bianco à Gênes, Galleria Nazionale d’Arte Antica di Palazzo Barberini à Rome, Musée du Louvre, Musée des Beaux-Arts de Lyon…) et dans des collections privées.

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