Une piscine ne fait pas le printemps (mais elle y contribue)

Il faisait froid ce 16 février dernier à Bruxelles. Un vent glacial venait lécher les oreilles délicates des parlementaires européens, pressés de se confiner dans l’hémicycle surchauffé. Dehors, la météo ne révèle que trop bien le climat économique des pays européens, comme si à la rigueur de l’hiver répondait la rigueur de la crise : plans de suppression d’emplois, délocalisations, fermetures d’usines…

Brrr, il ne fait pas bon être frileux de nos jours.Alors que font-ils dans leur tour d’ivoire ? Ils attendent le printemps et rêvent de l’été. Sans rien faire ? Non, il faut agir … Une piscine ! Voilà la solution, la promesse de jours heureux et chaleureux. La caresse duzéphyr estival venant balayer les aquilons hivernaux, ce n’est plus un mythe, tout devient possible grâce aux parlementaires européens,nouveauxdieux Eole du XXI siècle, capables – pour eux- de retenir les vents mauvais.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Voilà voté un projet de rénovation du centre sportif, auquel on ajoute une autorisation d’extension pour la construction de la piscine. L’accès du centre est réservé aux députés, assistants et fonctionnaires européens sans qui, l’Europe ne serait plus ce qu’elle est.Accès réservé donc, mais moyennant cotisations, crise oblige !

Mais la facture de ces travaux d’Hercule et d’avenir dont le montant total dépasse les9,3 millions d’euros (en détail : 2,333 millions pour la rénovation, 5,647 millions pour l’extension sans compter les dépenses liées aux recherches des bureaux d’études +/- 1,350 millions d’euros) est en fait réglée par le contribuable, la décision du Parlement autorisant le financement par la Commission européenne et le Parlement …Rappelons ici que 7% des recettes fiscales françaises sont réservées pour le budget européen, soit plus de 19 milliards d’euros.

Moraliser l’économie, moraliser l’économie qu’ils disaient…