Les fraises

Le Haricot a tout de même un défaut de taille. Il n'est pas partageur question bouffe.

Par exemple.

J'achete une barquette de fraises. Je lave les fruits dans une passoire, je pose le récipient sur la table, entre nous quatre (Smoke ajoutant une note décorative à la scène). Je lance les hostilités (i.e. je m'en prends une bien rouge, bien mûre.)

"NON !!!!!! hurle le Haricot en tirant à lui le "bol".

Ahem. Imaginez un cri à chacun de nos vols caractérisés, assorti d'un refus catégorique d'écouter notre discours sur la famille et le partage... 

Bon.

La fois suivante, Nereij le grand malinou (ou matinou, non manitou), décide d'éviter la confrontation. Il fait une gamelle pour le petit, et une grande pour nous deux. J'applaudis à son initiative. Je m'empare d'une fraise. 

"NON !!!!!! Qu'il hurle en tirant à lui les DEUX bols.

Encore une discussion épique. Haricot cherche donc à finir avant nous tout en rapatriant le contenu de notre bol dans le sien.

C'est là que ça devient pénible.

J'achète une petite barquette de 250 grammes de fraises de Plougastel. Comme il n'y a vraiment pas grand chose, grands seigneurs, nous décidons de tout laisser à notre engeance. Mais pour faire durer le plaisir, on décide de lui en donner la moitié ce jour, l'autre moitié le lendemain.

Haricot nous nargue de ses miam-miams avec une expression de farouche guerrier victorieux qui ne nous plaît que moyennement. Il termine.

"ENCORE !
— Mais, s'étonne son père, tu as tout mangé, c'est fini.
Le loustic pointe la corbeille à fruit.
— Encore.
— C'est ça. Et la marmotte elle met le papier d'alu dans le chocolat." 

Mouais. Le dictateur a du soucis à se faire.

Et l'oeuf de pâques que Pingu m'a offert, Haricot peut se brosser, il n'en verra pas la couleur.