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Elle est belle la France

Publié le 31 mars 2009 par Nellym67

On nous avait habitués ces dernières années à la construction d'une société à deux vitesses : les riches qui deviennent plus riches, les pauvres qui deviennent plus pauvres, les uns et les autres se battant et faisant valoir des idéaux très différents. Le fossé se creuse, et on voit apparaître maintenant des réactions fortement antipathiques des uns contre les autres et vice versa.

On nous avait habitués à un paysage politique bipolaire, avec d'un côté des libéraux devenant de plus en plus ultra-libéraux dans le cadre économique et tout le contraire avec les libertés publiques, et d'un autre côté des protecteurs d'un état providence en faillite qui fabrique moins de social qu'il ne le prétend avec ses airs de rétro-protecteurs. Le fossé se creuse, et on voit apparaître des messages d'obstruction systématique et d'opposition stérile sans dialogue.

On nous avait habitués à certaines entreprises qui traitent de manière différentes leurs salariés et leurs actionnaire, réservant l'information, les bénéfices et les choix d'avenir aux seconds pendant que les premiers permettaient aux statistiques des maladies professionnelles de prendre un tournant inquiétant. Le fossé se creuse, et on voit apparaître ceux qui sont laissés pour compte et ceux qui s'envolent avec des parachutes dorés.

On nous avait habitués aux personnes ayant-droit et aux illégaux, aux Français et aux sans-papiers, aux blancs et aux étrangers, aux bien logés et aux sans-domiciles,...

On nous avait habitués à tout cela, ce qui nous permettait de continuer à mener notre petite vie, assumant nos "catégories" et les circonstances qui nous changeaient parfois. Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes, l'idéal étant d'aspirer à toujours se trouver du bon côté, à en rêver ou à y rester.

En Sarkozye, tout cela prend une autre ampleur.

On ne se contente plus de contempler ces deux côtés d'une même réalité, on les pousse à la confrontation... Par les mots des représentants et gouvernants, par les valeurs véhiculées dans les comportements, par les informations relayées par une presse complaisante...

Et là que voit-on?

Tout ce à quoi on était habitué est en train de prendre ses marques et de revendiquer son identité, non pas en tant que personnes projetées dans l'avenir, mais comme individus projetés droit dans le mur et prêts à flinguer tout ce qui est en face.

On montre du doigt et on caricature à outrance :

les patrons qui appliquent leurs "droits" habituels

les ouvriers qui séquestrent leur dirigeants

les chercheurs qui refusent d'être évalués

les internautes qui piratent les oeuvres

les maisons de disque qui encaissent tous les bénéfices des artistes

les étudiants qui détruisent les amphis

les chômeurs de longue durée qui ne reprennent pas d'emploi

les sans-papiers qui n'ont pas leur place

les politiques qui mentent

les malades qui gaspillent l'argent public

les médecins qui ne soignent que les malades rentables

les malades mentaux qui risquent d'être dangereux

le pape qui répète ses paroles dogmatiques

les bandes violentes qui sacagent les villes

les policiers qui pratiquent une répression intensive

l'Otan qui veut faire la guerre

les anti-Otan qui veulent provoquer des attentas

des grandes surfaces qui arnaquent les consommateurs

etc etc etc

Le ton monte, l'agressivité se répand, et la crise s'étend.

Et pendant ce temps-là... Les beaux discours prônent la solidarité, la frugalité, la construction d'une société nouvelle...

Comment dire... avec le décalage généralisé, les conflits des uns contre les autres, et l'idéologie pacifiste qui voudrait triompher... On fait comment concrètement?

C'est justement parce que la France "déconne" au plus haut point qu'il faut mettre ses espoirs dans une Europe qui n'existe pas encore en tant que société... N'en faisons pas un duplicata de ces nations repliées sur elles-mêmes... Construisons des modèles globaux qui prennent en compte toutes ces personnes au-delà de leurs rancoeurs pour les tirer vers une réelle volonté humaniste.

A à peine plus de deux mois des élections européennes, calmons-nous et demandons-nous ce que nous voulons, ce dont nous avons besoin pour notre collectivité...


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