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Classes prépa et l'X : l’enfer du décor

Publié le 01 avril 2009 par Guy Marion
« Classé X, Petits secrets des classes prépa ». Un ancien taupin passé par Polytechnique, Teodor Limann, en "repenti", revient avec ironie sur son expérience de la filière gagnante « Maths sup, Maths spé, Polytechnique ». Une réussite qu'il considère comme « un poison autant qu’une bénédiction ». Son livre, publié à la Découverte, sort en librairie demain 2 avril 2009. Présentation et extrait.

« Mon histoire est des plus classiques. Fils de profs, bon élève, fort en maths, la question de savoir ce que je voulais faire de ma vie ne s’est jamais vraiment posée. « Maths sup, Maths spé, Polytechnique » disaient mes parents en plaisantant à demi lorsque j’étais au lycée »… Ainsi débute cet essai de Teodor Limann, destiné à devenir polytechnicien.


Ancien cadre dirigeant dans une grande entreprise, l’auteur âgé de 33 ans, revient donc dans cet essai, sur son parcours d’études. Il y pose plusieurs questions : « Pourquoi s’infliger l’épreuve de la prépa, le stress des concours ? », « Est-il normal de sacrifier ses meilleures années à la poursuite d’un diplôme, fût-il prestigieux ? »… Il nous fait ainsi entrer dans les coulisses du Lycée du Parc, à Lyon, où il intègre la classe de maths sup en septembre 1993. Il décrit notamment la dure période des concours où certains deviennent « brutalement taciturnes, insomniaques, ou obsessionnels ». D’autres présentent « des troubles maniaco-dépressifs ...
Dans cette description assez effrayante de ce milieu clos, l’auteur, avec le recul, s’autorise malgré tout quelques notes d’humour : « Chers parents, si vous croisez au milieu de la nuit votre enfant nu dans la cuisine, occupé à graver des équations avec un couteau de boucher sur la table à manger, dites-vous que la prépa n’est peut-être pas ce qu’il lui faut ».

Les mesures d’égalité des chances, comme l’ouverture d’une classe prépa réservée aux publics défavorisés à l’entrée notamment de l’ENA ? : « Tout ce qui peut concourir à diversifier le profil social des élèves est une bonne chose. Il faut sortir de cette puissance symbolique du concours et développer de plus en plus les voies parallèles. »

La deuxième partie de son essai porte sur ses années à Polytechnique : « En rentrant dans cette école, j’épousais un mythe et le savais bien », raconte l’auteur. La vie y est plus sereine qu’en classes prépas.

Et l’auteur de constater : « l’X livre sur le marché des gentilshommes généralistes, ignorant tout d’Excel mais dotés, comme le soulignent les recruteurs, d’un bon esprit d’analyse et de synthèse et d‘une soif d’apprendre… Ils deviennent ainsi de bons salariés, mais pas nécessairement de grands entrepreneurs ni de grands fauves des affaires et cherchent en vain le mode d’emploi de l’existence. »

Aujourd’hui, que reste-t-il à l’auteur, de toutes ces années d’études ? « La puissance de travail, la capacité à s’atteler à une tâche même quand elle est un peu ingrate », avoue-t-il. Mais de penser tout de même que « le prix à payer est trop fort ».

Déjà auteur d’un ouvrage intitulé « Morts de peur. La vie de bureau », Teodor Limann, cadre dirigeant dans une grande entreprise pendant huit ans, s’offre depuis un an une parenthèse et aimerait continuer à écrire et à en vivre.
Pour reprendre une citation du livre, comme disait de Gaulle :
« Le plus difficile, ce n’est pas de sortir de Polytechnique, c’est de sortir de l’ordinaire. »
Source : Educpro.fr

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