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Prédictions

Par Rob Gordon

Prédictions

Un film de fin du monde avec Nicolas Cage. Il y a dix ans, cela aurait pu être très alléchant au premier degré, mais une cascade de navets et de compléments capillaires a transformé le pauvre Nick en aimant à moqueries, en prince du nanar friqué. Restait cependant un espoir : la présence derrière la caméra d'Alex Proyas, excellent technicien et solide bâtisseur d'univers (I, robot et surtout Dark city). C'est donc avec un mélange d'appréhension et d'excitation que l'on entre dans ce Prédictions, qui risque en fait de décevoir tous ses spectateurs : qu'on s'attende à un navet délectable ou à un ambitieux film catastrophe, on devra ronger son frein, tant le film de Proyas semble ne jamais choisir son camp. Un gentil petit divertissement hollywoodien, en somme.
C'est en tout cas l'impression que laissent les cent premières minutes, classiques et assez prévisibles, mais globalement bien foutues. Proyas déroule un scénario très eighties qui évente très rapidement son mystère de départ (mais que signifient ces séries de chiffres) pour se concentrer sur des personnages plutôt bien taillés (un veuf et son fils fragile) et sur des situations propices à d'enthousiasmantes démonstrations techniques. Visuellement, c'est un régal : les séquences de catastrophes sont parfaitement exécutées et réellement impressionnantes, ce qui tend à rendre l'ensemble crédible. En découle un suspense assez balisé mais globalement assez efficace, d'autant que le script a le bon goût de ne pas s'attarder sur les lénifiantes questions de la destinée, du libre-arbitre, thèmes évidemment passionnants sauf quand ils sont traités dans un blockbuster.
Dans la peau du héros, Nicolas Cage est relativement convaincant, d'autant qu'il arbore une coupe de cheveux moins aberrante que par le passé. Plutôt bien vu, son personnage soulève des problématiques intéressantes, semblables à celle du Jour où la Terre s'arrêta, mais mieux traitées sur tous les plans. Le tout nous amène vers un dernier quart d'heure plus étonnant que ce qui précède, plutôt gonflé pour un film de cette dimension, et qui arrive à nous faire gober en grande partie ce qui aurait pu n'être qu'un torrent de ridicule. Prédictions va au bout de ses idées, et séduit finalement par sa façon de se détacher progressivement de son postulat (chiffres et catastrophes) pour aller vers autre chose. De quoi prendre un vrai plaisir pendant le film, celui-ci ne faisant que croître à mesure que les bobines s'enchaînent.

6/10


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