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2007 - Peter Von Poehl - Going to Where The Tea Treas Are - Reviews - Chronique d'un premier jet d'une beauté évidente

Publié le 01 avril 2009 par Saab190780

Je le connaissais indirectement à travers son morceau The Story Of Impossible qui a été choisi pour une campagne de pub sans importance. Distraitement, à chaque fois que cette pub passait à la télé, je trouvais cela vraiment charmant mais je n'avais jamais fait la démarche de connaître son interprète par fainéantise. Et puis par une coïncidence qui date d'il y a quelques semaines, à force de tomber sur le nom de Peter Von Poehl, je me suis demandée quel type de musique il pouvait bien faire et bingo j'ai retrouvé cet air un peu doucereux qui est entré dans nos mémoires de gré ou de force. Sorti il y a plus de deux ans déjà dans une certaine indifférence à l'époque, le premier album Going to Where The Tea Treas Are de ce jeune homme scandinave exilé à Paris depuis plus de 10 ans (d'ailleurs il a collaboré avec Marie Modino et Vincent Delerm entre autre) fait l'objet d'un buzz sur le net depuis l'année dernière, buzz qui m'a gagné récemment.
Certes, j'avais acheté cet album à excellent prix sur e-bay us sur base de quelques extraits qui m'avaient enthousiasmée mais quand je l'ai reçu et pris le temps de le découvrir il m'a vraiment transportée, cela faisait longtemps qu'un album folk construits des mains d'un homme ne m'avait autant touché (je suis même restée insensible au charme évident du dernier Ray Lamontagne). Cet album a reçu dans l'ensemble d'excellentes critiques et je peux affirmer que c'est un vrai bijou d'orfèvre finement ciselé sans être cependant une groupie échevelée (sous le prétexte fallacieux que serait une fille) comme voudraient le faire croire certains grincheux : j'en ai rien à foutre de son physique et d'habitude je ne suis pas trop amatrice de voix masculine androgyne, je préfère de loin les barytons mais une fois passé le léger rejet de cette voix, je me suis habituée, pire j'en suis une totale accroc maintenant : je trouve sa voix angélique pure et cristalline, bref sublime.
Que dire de plus à propos de cet album ? Qu'il constitue une belle réussite d'un bout à l'autre et que cela est plutôt rare ? Oui, j'avoue qu'au départ je ne pensais pas tomber sur ce petit bijou, juste un bon album de pop aux accents folk. Dès le coup de départ avec le titre Going to see where the tea trees are il m'en a mis plein la vue : cette ballade pop aérienne délicatement dépeinte avec une petite touche jazzy dans les arrangements est à tomber. On pense à Air et à Virgin Suicides sans le côté morbide, on garde l'essentiel : la fraîcheur et la solarité froide. Un de mes morceaux préférés. Pour sa part, l'interlude Tooth Fairy nous plonge davantage dans une ambiance féerique tirée tout droit d'un joli folk médiéval. 1 minutes 30 c'est trop court pour cet excellent morceau cinématographique. Travelers continue dans la lignée atmosphérique claire/obscure de Going... Un morceau progressif doté de superbes arrangements. Une pépite. Virgin mountains nous évoque la fanfare sur fond de romantisme tandis que A broken skeleton key passe à la vitesse supérieure. Plus pop, ce morceau au groove saccadé est d'une séduction exacerbé avec sa sonorité 70's. Une perle.
Tentative de disco mélancolique sur Global conspiracy, audacieux et divinement réussi. Sans conteste un de mes morceaux préférés. La voix de ce type aux faux airs d'ange vole tout droit vers les cieux. Un must à écouter. Scorpion grass est l'un des morceaux qui a permis à Peter de sortir de l'ombre. Le jeu de guitare, puis la voix de Peter, ensuite la batterie se mettent en marchent tour à tour ainsi que d'autres instruments pour donner un son légèrement saturé, on pense à Nick Drake qui aurait rencontré Radiohead, le résultat est à la hauteur des noms susmentionnés pour ce morceau frissonnant. Et puis survient le fameux morceau qui a aidé Peter a instauré sa petite renommée actuelle, l'enchanteur The Story Of Impossible, ce morceau solaire qui met du baume au coeur est un petit bijou d'émotions. Tooth fairy part II hypnotise l'auditeur dans le cadre d'une ambiance presque inquiétante mais toujours aussi aérienne. L'intro de The lottery me fera toujours penser aux premières notes d'In My Place de Coldplay, ce trip céleste insaisissable est d'une beauté fulgurante. Toujours aussi trippant l'excellent Little creatures vous montrera des terres inexplorées sur fond d'un cor lancinant et de vocalises angéliques. Nous finissons en apothéose avec le minimaliste The bell tolls five, ambiance funéraire de mariachi ascendante, frissons garantis sur facture, je viens de réessayer.
Vous savez quoi ? Je n'ai pas encore osé écouter son deuxième opus May Day sorti fin mars 2009 tant je suis encore sous le charme de la délicatesse de cette première oeuvre. Si peu de moyens mis en oeuvre pour un résultat si réussi. Peter a réussi à mettre en oeuvre des compositions solides et subtiles remplies de poésie et de romantisme embellies par des arrangements à la fois minimalistes et florissants. Une merveille qui ne fléchit jamais. Un must have pour les amateurs de belle pop folk. Sublime.
Note Finale : A

The Story Of Impossible :


Going to where the tea-trees are (Live) :


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