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Québec : La nation Huron

Publié le 30 mars 2009 par Kanawata

u début du 17eme siècle, la population Huronne comptait entre 16.000 et 30.000 individus répartis sur un ensemble de territoires situés dans le sud est de l’Ontario (Baie Georgienne) et qui chevauchaient les frontières actuelles des Etats Unis et du Québec.
Cette population vivait pacifiquement de l’agriculture et du commerce. A cette époque, les Wendats constituaient une confédération puissante et prospère, composée de 4 clans : ceux du chevreuil, de la pierre, de l’ours et celui de la corde. Répartis dans une vingtaine de villages, les Wendats auraient été décimés par certaines maladies contre lesquelles, ils n’étaient pas immunisés et par les guerres qu’ils entretenaient avec leurs voisins. Ils ont toujours eu le sens des affaires et se sont avérés au cours des siècles, d’habiles négociateurs et de fins diplomates. Les Hurons ou Wendats détenaient le monopole du maïs mais aussi celui du tabac dont ils faisaient ample commerce avec les autres Nations autochtones, les échangeant contres des fourrures et des objets utilitaires. Plus tard ils pratiquèrent le troc avec les premiers européens venus exploiter et coloniser ces territoires. La zone commerciale des Hurons comprend de fait, la région des Grands lacs, la Mauricie, et même la Baie d’Hudson.
Si on se réfère à Marguerite Vincent, un auteur qui a rédigé un livre intitulé LA NATION HURONNE, on apprend que les Hurons étaient conscients de la perfection de leur système commercial et en même temps très orgueilleux de l’influence dont ils jouissaient auprès des autres indiens, allant jusqu’à refuser d’apprendre d’autres dialectes que le leur. Les autres Amérindiens n’eurent pas d’autres choix que de se plier à leur volonté et apprirent donc le langage Huron. Tout était dit !
Etant de la famille linguistique iroquienne, les Wendats actuels sont les descendants de la Nation de la " corde ". Lors de la première visite de Jacques Cartier en 1534, les Hurons se trouvaient alors en guerre avec les Iroquois. Ces deux nations se disputaient âprement le contrôle du commerce de la fourrure et du tabac dabs la vallée del’Ohio, mais aussi le long du Mississipi.
Cette situation de conflit devait s’envenimer gravement par la suite avec l’apport des armes à feu (ces dernières étaient fournies à chaque partie adverse par les européens). Puis vint la guerre entre les Anglais et les Français. Ce conflit se superposa à celui qui opposait les deux nations autochtones, ce qui eu pour résultat final d’intensifier la violence des hostilités.
Il faut noter qu’à partir de l’An 1649, les Hurons subirent de sérieuses défaites et d’importants revers de fortune. Les nombreuses pertes en vies humaines liées à ces événements ne firent que s’ajouter à celles dues aux maladies contagieuses transmises par les Européens. Se décidant finalement à quitter la Huronnie avec une délégation de missionnaires Jésuites, ils partirent se réfugier au Québec ; poursuivis par les Iroquois et sans cesse harcelés par ces derniers dans leurs derniers retranchements, les Hurons durent pendant leur exode se déplacer sur 7 emplacements différents. Las de cette course incessante, ils se fixèrent en fin de compte et de manière définitive en 1697, dans la réserve indienne de Wendake située près de Québec.
A partir de ce moment là la population Huronne va enregistrer une chute dramatique. En 1740 on enregistre que 400 à 1000 membres. Ces derniers étaient installés dans la région de Lorette sur les rives du lac Erié, situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Québec. En 1829 la communauté ne comptait plus que 179 personnes.
Ce village connu sous le nom " Village des Hurons " a vu naître et prospérer de multiples entreprises artisanales et industrielles, spécialisées dans la fabrication de raquette à neige, de canots dont la facture dépasse largement les frontières du Québec, de vêtements, ces produits originaux étant vendus localement ou exportés. Aujourd’hui la communauté compte 2 800 individus dont environ 1 100 résident à Wendake.
Devenue une collectivité prospère sur le plan économique, elle fournit du travail à la majorité de ses membres durant la saison touristique lors de laquelle vient s’adjoindre en renfort quelques 300 non-autochtones. Les secteurs touristiques, culturels, manufacturiers et de services sont les éléments clé de leur réussite et de leur développement.
En raison de leur vie dans un environnement citadin et urbanisé, les Hurons portent depuis quelques années, et ce grâce à la branche des traditionalistes, une grande attention à la redécouverte de leurs traditions et de leurs coutumes ancestrales.
Il y a peu de temps la nation Huronne a eu l’occasion de fêter dans la joie son 300e anniversaire. Manifestation durant laquelle se déroulèrent de nombreuses festivités.
La communauté fait aujourd’hui des efforts pour faire revivre la langue maternelle. Cependant, le français est la langue maternelle de la très grande majorité.
Lors de votre séjour au Québec ne manquez pas la visite du Village Huron. Le village traditionnel, les boutiques d’artisanat ainsi que l’église Notre dame de lorette, classé monument historique depuis 1957, ont permis aux Wendats de se tailler une place de choix dans le secteur du tourisme.
Vous découvrirez leur mode vie ancestral dans la maison longue faite de branches et de peaux, le foyer creusé à même le sol, vous apprendrez également Mesdames, que la femme huron était le chef de famille ( les temps ont bien changé), le fier guerrier devait alors exécuter les ordres donnés par les femmes. Au cours de votre visite vous croiserez certains Hurons fabriquant des raquettes et des canots. Puis passage obligé à la boutique d’artisanat que j’ai eu l’occasion de visiter comme tout bon touriste... On y découvre des trésors. Des boucles d’oreilles en plumes multicolores, des peaux, des coiffes " indiennes " des " passeurs de rêve ", des bracelets et les célèbres mocassins dont je peux vous assurer qu’ils dureront bien plus longtemps que vos chaussures !
Si vous désirez passer une nuit sur place, installez vous confortablement à " la Maison Aorhenché " de line Gros-Louis fille du chef du même nom. Elle saura vous conter mieux que moi la vie de ses ancêtres. De plus les Hurons vous invitent à passer plusieurs nuits dans leurs campements, hors du Village Huron, dans l’ancienne réserve. Tepees et mets Amérindiens vous attendent ainsi que plusieurs activités ( pêche, rites, canots sur lacs et rivières, interprétation de la faune et de la flore, découverte des techniques médicinales et l’hospitalité)

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