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«πγεονξχία» : ou la «gloutocratie» comme maladie infantile de ce début de siècle ?

Publié le 02 avril 2009 par Kamizole

Les voyages formant, paraît-il, la jeunesse, je ne vois par pourquoi il n’en serait pas de même pour la vieillesse… toujours est-il que d’une virée sur les blogs que je référence en vue de préparer ma petite blogosphère mensuelle - je constate au demeurant que Wikio est en retard… peur du 1er avril ?- j’ai enrichi mon vocabulaire en visitant le toujours excellent Poly-tics du mot «pléoneixa»

Vous pensez bien que je n’en ferais pas une tartine pour n’importe quel mot, fût-il grec… Mais «πγεονξχία» n’est pas n’importe quel mot et signifie avidité au sens «d’en vouloir toujours plus». Vous remarquerez au passage que la racine πλεον est la même que celle de pléonasme, qui veut dire par ailleurs surabondance, superfluité.

Or, il se trouve que ce phénomène de pure «gloutonnerie» inextinguible que l’on voit à l’œuvre chez les dirigeants des multinationales, les banquiers et autres traders - sans oublier toute la sphère «pipole», les sportifs, etc… auxquels on ajoutera un certain nombre de politicards, au premier rang desquels bien évidemment Nicolas Sarkozy ! - fait partie de mes interrogations actuelles. Pour tenter d’y voir plus loin sur les ressorts qui le fondent, aussi bien du point de vue économique que… psycho-pathologique.

Il me suffit de remplacer «ploutocratie» ; pouvoir des riches (de πλοϋτοζ, richesse) par «gloutocratie»….

Bien entendu, «l’accumulation» telle que décrite par Marx ou Max Weber - «L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme» - n’a-t-elle rien de nouveau pour la science économique… et j’oserais même dire : ni même de scandaleux – quitte une fois de plus à me faire taper dessus mais quand ce ne sont pas les marxistes purs et durs, ce sont les libéraux !

Preuve sans doute que je ne m’enferme dans nulle idéologie ? Et que je partage entièrement le point de vue de Susan George - pourtant à l’époque vice-présidente d’Attac – exprimé sur Politis, à savoir que nous avons mieux à faire de notre temps et de notre énergie qu’a essayer d’abattre le système capitaliste…

Pour tordre le cou à toutes les conneries idéologiques que l’on me prête, je redis sans ambages que le «communisme réel» a fait autant la preuve de sa nocivité que «l’ultra-libéralisme appliqué» de ravages sur la société et les être humains… Il en est ainsi de toutes les idéologies… Je vais encore me faire beaucoup d’amis !

Or, le phénomène auquel nous assistons depuis les années 80 – période marquée par les thèses ultra-libérales du reagano-thatherisme, lesquelles furent amplement confortées par la chute du Mur de Berlin : plus aucun frein à la démesure des appétits capitalistes – à savoir la recherche effrénée de super-profits, de gains et de salaires mirobolants ainsi que l’escalade de sommets toujours plus hauts par exemple pour la mise aux enchères d’œuvres d’art ou autres objets, me semble témoigner d’une grave détérioration psychique quant à la notion de «valeur des choses» corrélative d’une perte de toute valeur morale.

Perte de repères à la taille de l’intellect humain et de ses capacités imaginaire autant que symbolique de représentation, bien évidemment. Mais pas seulement.

Ne faut-il pas y voir un processus carrément névrotique – à taille mondiale et non plus seulement individuelle – d’accumulation et de rétention par quelques uns : sur le mode du processus du complexe anal décrit par Freud et d’autres ?

Ce qui sur le plan de la psychanalyse signifie un blocage et/ou une régression à un stade infantile… Je ne peux manquer de penser à ce qu’écrivait – en 1948 ! - Ian D. Suttie (cité par Etienne Borneman in «Psychanalyse de l’argent» :

«L’attention se déplace de la réalité constituée par les marchandises sur les symboles que sont les devises et le capital qui sont signes de la possession des capacités de production disponibles et non pas de la possession permettant l’usage ou la consommation» (…) notre système n’a ni l’univocité de l’instinct ni le caractère pratique et rationnel qu’on serait en droit d’attendre d’hommes qui pensent d’une manière réaliste»

Fermez le ban !

Je ne peux m’empêcher de penser au titre d’un ouvrage de Lénine : «le gauchisme, stade infantile du commu-nisme»… mais uniquement pour le plagier :

«l’ultra-libéralisme, stade infantile de l’économie» !

Cela vaut évidemment pour le «pas fini» Tartarin de l’Elysée, fanfaron matamore jamais en mal de déclarations tonitruantes qu’il dément aussitôt en faisant «flanelle» dans les faits et par sa pratique du pouvoir car il penchera toujours du côté où il tombe : son incommensurable soif pour le fric et les intérêts de ses grands amis, multimillionnaires du COUAC/40 .


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