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3D: la raison de la discorde

Publié le 03 avril 2009 par Cinecomics

Avec 2000 écrans numériques et plus de 100 salles IMAX 3 D, les USA ont quelques années d’avances sur la France. Déjà qu’il y a peu de salles équipés de la 3D, elle n’est en pas forcément garantie comme en témoigne la distribution des copies stéréoscopiques de Monstres contre Aliens. En effet, alors que des exploitants comme CGR se sont totalement investis dans le numérique et la 3D, Monstres contres Aliens ne sortira qu’en version plate. 

Jocelyn Bouyssy, DG de CGR se justifie en disant: « Je suis le premier déçu car j’avais une trentaine de salles prêtes à sortir le film mais je ne me vois pas demander 3 euros supplémentaires à mes clients ». Même déception à Kinepolis, un groupe qui a pourtant énormément investi dans la projection numérique dès 2003, à une époque où personne n’y croyait. 

La raison de la discorde ? Le partage des recettes entre le distributeur et l’exploitant. Avec le surcoût tarifaire de la 3D, certains groupes incluent le prix de la location des lunettes dans une place de cinéma majorée. D’autres préfèrent demander 2 euros de participation directe ou suppriment l’accès des salles 3D aux tarifs réduits. Dans ce contexte déjà complexe, le partage exploitant / distributeur qui est traditionnellement de 50 / 50 les premières semaines d’exploitation est rendu plus sensible avec l’arrivée de la 3D. 

Avec ce surcout, comment va se faire le partage des recettes? Plus pour le distributeur qui paie une post production relief plus coûteuse ou l’exploitant qui fait l’effort d’investir dans un matériel onéreux ? 

Le juste milieu n’a manifestement pas été trouvé entre Paramount - Dreamworks et la plupart des salles françaises équipées en 3D. Une situation assez incroyable quand on sait le coup engendré par l’installation des équipements dans les salles de cinéma, et l’envie du public de voir des films en 3D. On a des salles 3D, des films 3D mais on diffuse les films en 2D. N’importe quoi !

Et demain ?

Même avec l’appui de technologies à la hauteur des ambitions artistiques des cinéastes, le déploiement de la 3D fait couler beaucoup d’encre. A une époque charnière où le 35 MM occupe encore 95 % des écrans mondiaux et 90 % des écrans français, le développement de la projection numérique n’est pas suffisamment rapide pour imaginer un passage immédiat à la 3D dans toutes les salles. Cette période est particulièrement problématique car la production spécifique au relief ne sera pleinement rentable qu’avec un maximum d’écrans prêts à recevoir des contenus en stéréoscopie. 

Espérons également que, d’ici la fin de l’année, les écrans équipés fleurissent de sorte qu’un maximum de spectateurs puissent voir « Avatar » tel que son réalisateur le souhaite : en 3D. 

Mais cela risque d’être compromis comme ça a été le cas aux Etats-Unis, où l’équipement des salles 3D a brusquement marqué le pas suite aux effets de la crise financière. Après un période d’explosion durant laquelle la perspective des 4000 écrans 3D à la mi 2009 semblait réalisable, il faut se rendre à l’évidence : la sortie IMAX et numérique en relief de Monstres contre Aliens sera doublée d’une version 35 mm dans plusieurs milliers de salles. La perspective d’une exploitation 100 % 3D d’un blockbuster comme Avatar semble de plus en plus hypothétique


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