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52 livres en 52 semaines : Musicophilia

Publié le 05 avril 2009 par Epicure
Musicophilia

Un homme dans la quarantaine, peu attiré par la musique, est frappé par la foudre; par la suite, il éprouve une envie irrésistible et soudaine de jouer du piano. Il s’achète un piano, pratique jour et nuit et devient un grand musicien.

Une pièce de métal se loge dans le cerveau d’un homme (un compositeur de musique) qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment lors d’une explosion. Conséquence: l’homme entend des mélodies lorsqu’il incline la tête d’un côté. Ces mélodies deviendront sa principale source d’inspiration.

Une femme entend constamment de la musique comme si elle avait un iPod branché sur ses oreilles 16 heures sur 24. Dès qu’elle pose la tête sur l’oreiller le soir, la musique cesse pour ne reprendre que le lendemain au réveil.

Une jeune autiste est complètement déconnectée du monde extérieur jusqu’à ce qu’on lui prononce le titre d’une chanson des Beatles, qu’elle se met à chanter comme si elle se produisait sur scène.

Le sous-titre le dit: Musicophilia: Tales of Music and the Brain . Des anecdotes, l’auteur Oliver Sacks en garroche à pleines pages afin de bien illustrer les propriétés curatives, mais aussi nuisibles, de la musique sur les activités cervicales. En général, elles sont fascinantes et aident grandement à digérer les passages où le jargon médical prend le dessus. On sent que Sacks, neurologue réputé (Awakenings , c’est son expérience), se retient pour ne pas trop effrayer le lecteur avec des termes un peu trop songés.

En plus de s’attarder sur ses patients possédant des troubles neurologiques de longue date sur qui la musique provoque des réactions… disons… variées, Sacks décrit également les façons dont la musique se manifeste chez les gens sains d’esprit. Qu’est-ce qui fait qu’un maniaque de musique est incapable de jouer convenablement du violon après 20 ans de pratique intensive alors qu’une autre personne qui pratique modérément pendant 2 ans sonnera merveilleusement? L’oreille absolue se développe-t-elle ou est-ce inné? Pourquoi un morceau de musique spécifique provoque une vive réaction émotive chez une personne alors que c’est l’indifférence totale chez une autre?

Musicophilia s’inscrit confortablement dans l’oeuvre de Sacks, qui étudie le cerveau et les comportements humains depuis une quarantaine d’années. Le livre nous fait réaliser - on s’en doutait un peu - combien le cerveau est une bibitte fragile qu’un rien peut altérer pour le meilleur ou pour le pire. Freakant, quand même.


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