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Racha Arodaky : authenticité et audace

Publié le 06 avril 2009 par Philippe Delaide

J'espère initier par cette note, une nouvelle rubrique "Rencontre avec les artistes", qui regroupera des posts rédigés après avoir rencontré / interviewé des musiciens.

Elle démarre de la façon la plus belle qui soit après un entretien avec une artiste qui m'a procuré un de mes plus beaux coups de cœur depuis la naissance du poisson rêveur, il y a maintenant près de trois ans.

Il s'agit de la pianiste Racha Arodaky, donc l'enregistrement de sonates de Domenico Scarlatti pour le label Zig Zag, m'avait interpelé au point que je me rappelle exactement du moment où je l'avais entendu sur France Musique, un matin d'avril 2006. Je vous renvoie à la note que j'avais écrite à l'époque après avoir écouté et réécouté ce superbe disque qui a d'ailleurs connu un beau succès.

L'occasion de notre rencontre est le projet, ambitieux et à soutenir à tout prix, d'éditer son prochain disque sous son propre label. Elle travaille pour cela une série de pièces pour clavier de Haendel, qui permettront de magnifier encore plus son toucher aérien et ses sonorités solaires.

Nous avons échangé sur mille et uns sujet liés à la musique et avons bien entendu parlé de son projet. Je vous propose de mieux connaître ce dernier, et, je l'espère, de vous convaincre des qualités musicales et humaines de Racha Arodaky.

Remarquée par la critique avec un enregistrement de pièces de Mendelsohn chez BNL, deux disques Scriabine et Scarlatti chez Zig Zag Territoires et qui ont connu un beau succès, vous décidez cette fois d'enregistrer votre prochain disque sous votre propre label. Pouvez-vous nous en donner les raisons ?

Arodaky Racha 1
Racha Arodaky : J'ai eu en effet la chance d'enregistrer trois disques sous deux labels différents. Je souhaite enregistrer mon prochain disque tout simplement pour avoir la liberté de choisir tout de A à Z sans aucun compromis (le piano, le lieu d'enregistrement, l'ingénieur du son, la pochette du disque, le livret et le mode de distribution). Je viens de créer un label et recherche maintenant les fonds pour financier mon projet. Je tiens profondément à préserver ma liberté d'artiste et considère que le résultat de cette approche doit me permettre d'exprimer au mieux ma lecture des œuvres et ma propre sensibilité.

Qu'est-ce qui a présidé au choix d'un programme Haendel pour ce prochain disque ?

R.A. : Haendel livre au clavier des sonorités d'une plénitude rare. On retrouve dans ses compositions une expressivité évidente, des harmonies dont la richesse est quasiment de nature orchestrale. Il s'est approprié l'écriture du contrepoint tout en intégrant parfois les climats et les parfums des plus beaux airs de ses opéras seria, comme une ligne claire et sensible. Je recherche également à traduire la lumière, les couleurs italianisantes, voire orientales, induites par son écriture. Cette richesse, toute en contrastes subtils, constitue un matériau particulièrement stimulant pour l'interprète.

Quelle rupture justement s'opère selon vous par rapport à Domenico Scarlatti ou Jean-Sébastien Bach, que vous avez également beaucoup travaillé ?

R.A. : Il me semble qu’il n’existe pas de rupture réelle. Les particularismes respectifs sont reliés par des influences communes (l’Italie par exemple) intégrées aux cultures de chaque pays où ils exercent leur art, à la sensibilité du compositeur, à la sensualité du jeu. Si rupture il y a, c’est plutôt chez le public voire les critiques entre un Haendel sous-estimé dans ses œuvres pour clavier et un Bach ou un Scarlatti qui y sont reconnus.

Comment abordez-vous ce nouvel enregistrement ? Présentez-vous en concert certaines des pièces qui seront enregistrées  ?

R.A. : Avec sérénité car cette musique vous réconcilie avec vous-même. Elle parvient à rassembler vos énergies et vous pousse à chercher, à révéler votre humanité profonde. Depuis deux ans je joue certaines suites en concert et j’en réserve de nouvelles pour la sortie du disque.

Quand espérez-vous éditer ce nouveau disque ?

R.A. : Normalement si tout va bien le CD sera commercialisé en novembre prochain.

Il est possible de contribuer à la souscription directe pour la réalisation de ce disque en se connectant sur le site Web officiel de Racha Arodaky, ou bien, sur le lien de la communauté Facebook qu'elle a créée, ou bien encore directement sur Paypal.

Sinon, vous pouvez directement adresser un chèque à l'ordre de l'Association "Epure" à l'adresse que Racha Arodaky mentionne sur sa page Facebook.

Pour découvrir les talents de cette artiste, dont les sonorités chatoyantes et sensuelles vous séduiront, je vous suggère le lien direct vers le site RSB Artists, récapitulant sa discographie ou vers le site Piano Bleu.

Enfin, Racha Arodaky se produit en concert sur ces pièces de Haendel, Jeudi 9 avril à 20h à l'Auditorium Christian Jousse du Conservatoire de Musique et de Danse de Colombes (92700), 25 rue de la Reine Henriette. Le montant des places (20€) sera entièrement reversé au projet de production du disque.

Je laisserai une vignette invitant les visiteurs du blog à souscrire à ce projet, sur la colonne de droite du blog.


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