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Et le livre électronique dans tout ça ?

Publié le 10 avril 2009 par Irigoyen
Et le livre électronique dans tout ça ?

Et le livre électronique dans tout ça ?

Lors du dernier Salon du Livre parisien, entre deux interventions – voir rubriques précédentes -, je suis allé traîner du côté des stands qui présentaient des livres électroniques. N’allez pas vous imaginer que je défende ce mode de lecture. Bien au contraire. Étant quand même curieux de nature, et ne voulant pas mourir idiot, je me suis laissé convaincre d’essayer le Cybook Gen 3 de la firme Bookeen.

Je reconnais qu’il s’agit-là d’un bel objet. Qui plus est, fin et léger. Il est donc tout à fait possible de l’insérer dans une besace, sans prendre le risque d’avoir l’épaule en sang à la fin de la journée. Le fabriquant avance qu’il est possible de stocker un millier de livres dans cet appareil. Je me méfie toujours de ce genre d’argument trompeur. C’est l’arbre cachant la forêt.

Je suis allé consulter quelques sites où il est possible de trouver des ouvrages gratuits. Je n’ai pas trouvé un choix gigantesque. Ne blâmons pas la firme Bookeen, elle n’y est pour rien. Et il est fort probable que, à l’avenir, cette offre augmentera. A moins que le livre électronique ne séduise pas assez d’utilisateurs potentiels.

Une fois arrivé sur ces sites, rien de plus simple. Vous téléchargez l’opus qui vous intéresse. Et vous exportez le document vers le Cybook. Attention toutefois. Il existe plusieurs formats – et oui ! -. L’appareil que j’ai eu entre les mains en accepte plusieurs, ce qui n’est pas le cas de tous ceux qu’on trouve sur le marché – il y a, en particulier des appareils qui n’acceptent que ce qu’on appelle les formats propriétaires -.

Si vous téléchargez un document en PDF, vous ne pourrez pas intervenir sur la taille des caractères. Ce qui est bien dommage. Impossible également lorsque le livre est en HTML. Il faudra donc opter pour le format Mobipocket pour pouvoir influer sur le texte. Pourquoi aller chercher des nouveaux documents, me direz-vous alors que l’appareil en propose déjà à l’utilisateur qui vient de l’acheter ? Bonne question à laquelle je répondrai que l’offre proposée ne m’a pas satisfait. Je citerai pêle-mêle Crime et châtiment - en anglais -, Dracula ou encore Les mémoires de Sherlock Holmes – toujours dans la langue de Shakespeare -. Du Andersen, du Brontë, du Cervantès ou encore du Dan BrownDa Vinci Code – en français. J’ai donc décidé d’aller chercher un peu de Xavier de Maistre, Voyage autour de ma chambre.

Quelle ne fut pas ma surprise de lire un texte avec des fautes d’orthographe, mal mis en « page », avec, en introduction, un texte tiré de « l’encyclopédie Wikipédia » pour laquelle j’ai la plus grande méfiance. J’ai pensé que l’auteur pourrait se retourner dans son cercueil.

Il faut reconnaître que la lecture n’est nullement éprouvante pour les yeux. Il s’agit en effet d’encre électronique. Vous pouvez lire l’écran pendant des heures, y compris au soleil sans jamais être gêné. Le point négatif : impossible de lire ce Cybook dans la nuit noire puisque l’écran n’est pas lumineux. Bon point pour la consommation : vous n’utilisez de la batterie que lorsque vous tournez les pages.

Autre point positif : l’appareil lit les formats MP3. Rien n’empêche donc notre lecteur d’écouter un peu de Jean-Philippe Rameau pendant qu’il relit l’ouvrage du ci-dessus cité de Maistre.

J’imagine qu’après avoir lu toutes ces lignes, vous vous posez donc la question légitime : « Alors, recommanderiez-vous cet objet ? ». La réponse est tout bonnement non. Tout simplement parce qu’il ne s’adresse pas à un public comme moi.

Je passerai sur mon attachement à l’objet livre – il faut avoir entendu parler Hubert Nyssen du rapport tactile qu’entretient un lecteur avec un livre pour comprendre de quoi il s’agit – ainsi que sur les qualités évidentes de cet appareil – contrebalancées, il est vrai, par des inconvénients notoires -. Non, réfléchissons autrement. Quand pourrais-je avoir besoin de stocker mes livres dans un tel appareil ? Si je voyage au bout du monde où je serais amené à rester un long moment ? Même pas. Car, dans ce cas-là j’aurais besoin que quelque chose me rappelle ma vie de ce côté-ci de la planète. Et cela, seul un livre en a le pouvoir. Parce que lui seul est capable de renfermer tout un tas de souvenirs personnels et de me les rappeler à tout instant.

Bravo donc à la firme Bookeen. Mais ce sera sans moi.


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