Jusqu’en 2008 l’Islande était ce que l’on pourrait appeler une île. Avant la crise financière c’était un petit
pays de gens blonds, un peu rustres et autistes, dont la principale activité était, pour les hommes, d’aller chasser la nonchalante morue à la sueur de leur front, et pour les femmes d’attendre
au port le retour de leurs époux… scrutant l’horizon avec raideur et appréhension pour savoir qui de la morue ou de l’humain aura eu cette fois-ci le dessus.
L’Islandais était intéressant à observer : comme il habitait, avant 2008, dans ce que l’on pourrait appeler une île, toute entourée d’eau, et sans le moindre voisin de palier belliqueux ou
ancestral ennemi limitrophe, il avait fière allure. Avant le choc financier de 2008 rien ne pouvait l’arracher à son assurance d’insouciant bouffeur de morue à la peau tannée par le soleil
septentrional. Il passait ses journées à adorer des dieux nordiques étranges armés de marteaux et de tridents, à admirer les geysers du pays qui sont les trésors nationaux, à faire trempette dans
des fjords glacés, et à raconter à ses enfants blonds des sagas littéraires âpres aux titres improbables (" Saga de Snorri le Godi ", " Saga de Njall le Brûlé ", " Saga d’Egill, fils de Grimr le
chauve ", etc.)
A suivre.......
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