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L'exposition Le siècle du Jazz au Quai Branly

Publié le 15 avril 2009 par Orsérie - Le Journal Du Beau & Du Bien-Etre

    2009-02-28-branly002a.1239236752.JPGL’exposition Le siècle du Jazz au Quai Branly (jusqu’au 28 juin) est un long parcours historique, didactique sur l’histoire du jazz : c’est très bien fait, les pochettes de disque se succèdent sagement, on apprend plein de choses, on écoute, on est saturé d’images et de sons, et, au bout d’un moment, le simple amateur pas fanatique de jazz commence à s’ennuyer un peu. Entre musicologie, sociologie, histoire et art, je cherchais un peu mon chemin. Ainsi j’aurais aimé un peu plus d’analyse de l’image des musiciens noirs, des stéréotypes raciaux, sexuels, psychologiques plaqués sur eux. Par exemple cette gravure de James 2009-02-28-branly003.1239236265.JPGBlanding Sloan de 1925 (Jazz, the new possession) témoigne de la projection érotique qui semble alors omniprésente et pourtant honteusement silencieuse. De même le portrait de Joséphine Baker par Kees van Dongen, encadré de miroirs en biseau, symbolise une fascination voyeuriste un peu malsaine pour cette ‘musique de nègres’. On peut ainsi voir, de salle en salle, les correspondances entre arts plastiques (et graphisme) et musique.

Plus intéressé par les uns que par l’autre (et donc assez partial), j’ai surtout aimé des pièces 2009-02-28-branly004.1239236309.JPGmoins évidentes, où la recherche esthétique était plus aboutie que dans ces illustrations. Le film Tops (Stars of Jazz) des versatiles époux Eames montre un ballet de toupies en musique qui témoigne d’une recherche cinématographique avant-gardiste et dont la beauté formelle et froide annonce ceci.

L’artiste noire américaine Lorna Simpson

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réalise en 2001 une vidéo, Easy to Remember sur la chanson de Richard Rogers et Lorenz Hart interprétée au saxophone par John Coltrane : quinze personnes écoutent la musique dans un casque et la fredonnent, bouche fermée. La vidéo ne montre que ces quinze bouches. Ages, sexes, races, pilosités se mêlent là, unis dans une même harmonie.

Une des pièces les plus fortes de cette exposition est un film de Christian Marclay, Guitar Drag, filmé le 18 novembre 1999

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au Texas en mémoire de James Byrd Jr., homme noir lynché par des blancs, dont le corps fut attaché à l’arrière d’un pick-up et trainé sur des kilomètres, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Marclay fait un parcours similaire, en attachant à l’arrière de son camion une guitare électrique reliée à des haut-parleurs installés sur le pick-up. La guitare est trainée sur la route et sur les pierres, ses sons stridents ainsi amplifiés sont insupportables, pendant les quatorze minutes d’agonie.

La pire musique de toute l’exposition en est sans doute la plus poignante.

Photos de l’auteur. Kees van Dongen étant représenté par l’ADAGP, la reproduction de son tableau sera ôtée du blog à la fin de l’exposition.

Par ailleurs, au Quai Branly, une exposition sur les rares vestiges pré-missions de l’île Mangareva, avec en particulier cette statue vue à Cahors.

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