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Nicolas J, je ne partage pas ton avis.

Publié le 15 avril 2009 par Mister Gdec

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Cher Nicolas J., administrateur du blog Partageons mon avis,

je crois que malgré tout le respect que je te dois et que je t’ai par ailleurs prouvé à l’occasion de l’affaire du réseau LHC (chapeau bas…),  tu commets une légère erreur… qui a quelque peu heurté ma sensibilité sur le sujet, surtout quand il s’agit de défendre les droits de ceux qui n’en ont pas, parmi les plus fragiles… et qui n’ont pas notre parole facile, orale ou écrite.

Il me semble que c’est le cas des enfants, et qu’entrer dans le corpus juridique cette notion d’inceste n’est pas si anodin que tu l’as laissé entendre dans l’un de tes billets , certainement par fatigue (tu travailles beaucoup trop, cela ne te ressemble pas, des erreurs pareilles !).

je m’empresse donc de tenter de la réparer à ma façon. J’aurais pu me contenter de faire un commentaire à la suite de ton article, mais je préfère rendre ma réponse publique, non pas pour te stigmatiser, mais pour faire œuvre utile auprès de tous ceux et celles qui te font confiance, dont je souhaiterais parfaire l’information. Ainsi qu’aux autres, qui ne lisent pas forcément les blogs, n’ont guère d’informations sur le sujet, ni le temps de la chercher, et pourraient être tentés de faire la même erreur que toi, en traitant ce sujet par dessus la jambe…

Sans le moindre préjugé partisan, je me suis donc informé en allant chercher le texte de loi incriminé. Je ne suis pas juriste, aussi je me suis demandé qui pourrait apporter un éclairage plus commode au néophyte que je suis, et j’ai trouvé ce qui suit, qui va à l’encontre de tes propos.  Ce texte démontre à quel point les conséquences de cette loi auraient été salutaires, et pourraient aller dans le sens de davantage de prise en compte de ce problème si souvent tabou, aux conséquences si funestes, que bien des êtres ne parviennent jamais à dépasser, en l’absence d’outils adéquats, suffisants, et nécessaires, comme l’explique très bien l’AIVI (Association Internationale des Victimes de l’Inceste). Il convenait donc de reconnaitre leur douleur et la spécificité de leur prise en charge au travers de cette loi.

Que la loi Hadopi, à laquelle comme tant d’autres (même des gens de l’UMP !) je suis opposé (je l’ai d’ailleurs affiché dans un billet ) vienne remplacer le débat nécessaire qui aurait pu entourer ce projet de loi sur l’inceste, voila qui me laisse pantois.

Jamais je n’aurais pu imaginer que l’on privilégie à un tel point l’amour propre (qui, comme l’a si bien écrit et dessiné Marc Veyron  » ne le reste jamais très longtemps ») et la défense d ‘intérêts financiers au respect de l’être humain. Surtout quand il s ‘agit d’un (ou d’une) enfant… Mais là, c’est à un autre Nicolas que je m’adresse, beaucoup moins recommandable…qui  a fait le choix de l’orgueil plutôt que de la raison….

Voici donc  la lettre de l’AIVI à Monsieur le Président de la république, que je reproduis intégralement, et qui me semble pour le moins éclairante…  :

Auteur : Association Internationale des Victimes de l’Inceste

MDA 20, rue E. Pailleron 75019 Paris

Association de défense des droits des victimes d’inceste et de leurs proches.

A l’attention de : Mr Nicolas Sarkozy, Président de la République Française


Avant de combattre un tabou, il faut commencer par le nommer !Insérons l’inceste dans le code pénal

Aujourd’hui, l’inceste n’existe pas dans notre code pénal. Il est jugé comme viol, agression ou atteinte sexuelle avec circonstance aggravante si il est commis par ascendant ou personne ayant autorité. Sont donc exclus, les auteurs frères, sœurs, oncles, tantes, cousins, cousines qui représentent pourtant 40% des agresseurs (sondage AIVI auprès de 480 membres).

Le viol n’est pas l’inceste

Le viol se qualifie par la pénétration avec menace, contrainte, violence et surprise. Le fait qu’il soit commis par ascendant est une circonstance aggravante. Or, en cas d’inceste, il n’est pas nécessaire pour un agresseur de la famille d’user de menace, contrainte, violence ou surprise du fait même de la relation intrafamiliale. Qu’il soit commis par un frère, un père, un oncle, une grand-mère… l’enfant éduqué dans un milieu incestueux n’est pas apte jusqu’à un âge avancé à détecter le bien ou le mal de ce qu’il subit. Pour lui c’est normal. Ces qualificatifs ne sont donc pas appropriés à l’inceste.

Il n’y a pas d’inceste soft

Selon notre expérience et notre vécu de victimes, nous avons longuement analysé au travers des centaines de témoignages déposés sur notre site ce que provoque l’inceste sur l’enfant, ce qui bloque son développement normal, ce qui constitue un véritable meurtre psychique comme de nombreux scientifiques l’ont également révélé : il s’agit non moins de l’acte en lui-même que de le rôle insupportable dans lequel la victime est plongée : le rôle d’objet sexuel, nié en tant qu’être humain, le renversement des rôles, l’anéantissement de tous les repères permettant à l’enfant de se construire.

Ceci est d’autant plus grave que le passage à l’acte est commis par ceux qui ont le même sang et qui par définition, sont censé défendre l’enfant. La cellule familiale étant généralement considérée comme une union de personnes proches qui ont des droits et des devoirs envers les enfants appartenant à cette cellule. De plus en matière d’inceste, nous constatons une prévalence réactionnelle à l’union des adultes contre l’enfant victime qui se trouve par là même exclu et considéré comme responsable de l’éclatement familial.

Beaucoup de victimes se taisent pour protéger la cohésion familiale au prix parfois de leur propre vie. Si l’agresseur est extérieur à la famille, l’enfant pourra espérer être défendu et non rejeté par sa famille. De coupable en cas d’inceste, il est reconnu victime et soutenu en cas de viol par une personne extérieure.

Nous avons nettement pu étudier que les conséquences et symptômes à long terme des victimes d’attouchements (atteintes ou agressions sexuelles) ou de viol peuvent être aussi importants. En conséquence, la hiérarchisation des délits et crimes en fonction des actes perpétrés ne correspond pas la dangerosité réelle et au préjudice subit. Ceci devrait nous amener à penser autrement notre système pénal pour le crime d’inceste à l’instar des canadiens.

Inscrire dans notre loi qu’un enfant ne peut consentir à un acte sexuel avec un adulte

Notre système juridique actuel impose des investigations concernant le consentement de l’enfant ne serait-ce que par les qualifications du viol : menace, violence, contrainte et surprise. Si ces conditions ne sont pas réunies, et il est bien rare de trouver des éléments pour les prouver, les viols sont correctionnalisés, les peines moindres.

De plus ce système est en lui-même pervers car il sous entend qu’un enfant pourrait être consentant à un acte sexuel avec un adulte alors qu’il n’a pas la notion de ce qu’il subit. Parfois même lorsqu’il finit par en avoir conscience, il est pris au piège familial jusqu’à sa majorité. Il est sous emprise. Cette emprise peut durer jusqu’à un âge avancé. Notre avis est qu’il ne faut pas se limiter à la majorité sexuelle de la victime pour sanctionner plus gravement l’inceste mais l’allonger jusqu’à la majorité effective.

Nous considérons également qu’il est temps que notre loi inscrive en positif et fermement sans condition le non consentement de l’enfant à tout acte sexuel avec un adulte.

Lien vers le texte : http://aivi.org


A présent, Nicolas J, tu sais ce qu’il te reste à faire… ou pas : lien vers la pétition (en ligne depuis… le 26.08.2008 !) :

http://www.mesopinions.com/Pour-l-insertion-de-l-inceste-dans-le-code-penal-petition-petitions-17d0e4498e5ece47be5e6f0f3ac2132c.html

Cordiales salutations deGdeC


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