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Shackleton, l’unsung-hero du dubstep

Publié le 16 avril 2009 par Smaël Bouaici

sam1.1239799557.jpgSam Shackleton, la nouvelle star du dubstep anglais, a mis la clef sous la porte, et part à la recherche de nouveaux horizons musicaux. Voici une petite interview réalisée pour Trax.

Sam Shackleton a quelque chose de punk. En pleine gloire, il vient de faire hara-kiri son label Skull Disco après dix sorties. Les raisons ne sont pas très claires, mais il semble que l’année écoulée a été un peu difficile pour le producteur anglais: «  Je n’ai pas forcément envie d’entrer dans les détails. Il n’y a rien de définitif. Si je ne trouve pas d’accord ou  de contrat, il y a possibilité de rouvrir Skull disco. Pour le moment, je préfère laisser le label s’éteindre tranquillement et ne pas me mettre de pression pour faire quelque chose de nouveau. » En clair, Shackleton ne veut pas traîner de boulet dubstep toute sa vie… Il prévient discrètement ses fans : « J’espère simplement que les gens ne seront pas ennuyés si je ne fais pas des titres à 140 bpm tout le temps »

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Skull Disco a laissé une empreinte indélébile dans le monde du dubtep, avec une identité visuelle marquante (le design des pochettes avec les fameux squelettes qui se baladent) et surtout sonore : minimalisme ambiant, beats complexes, mélodies hypnotique, grosse chambre d’écho, utilisation d’instruments moyen ou extrême orientaux (beaucoup de percussions, et des tablas souvent en intro), l’impression que ça tapote dans tous les coins et finalement une infrabasse qui lance le morceau.

Pourtant c’est bien au FWD, le camp de base de la nation dubstep à Londres, que Shacketon a trouvé l’inspiration. «Des soirées DMZ, je retiendrai surtout le son. La basse pouvait vous péter une côte. S’il y a une chose que le dubstep a apporté, c’est la nécessité d’avoir un soundsystem décent. » C’est aussi là qu’il rencontre son compère Laurie Applebim, avec qui il se lance dans l’aventure Skull Disco, pour finalement atterrir dans tous les magasins avec le hit Blood on my hands, dont les paroles auraient sans doute été censurées aux USA : « When I see the towers fall, It cannot be denied that, As a spectacle, It is a realisation of the mind. »

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Il s’agit en fait d’une chanson écrite pour son ancien groupe. Ricardo Villalobos en a fait un tube incandescent, ajoutant un classique à sa collection. Shackleton n’avait jamais entendu parler du Chilien auparavant. Depuis, il a rattrapé son retard : « C’est marrant, en écoutant ce qu’il fait, je me suis dit que j’avais encore des titres qui pourraient l’intéresser. Nous sommes tous deux arrivés au même endroit par un chemin complètement différent. » Pour autant, Shackleton ne semble pas vouloir faire fructifier immédiatement la hype autour de son nom. « Je ne suis pas un musicien naturel. Je suis dans la trentaine, mes neurones ont beaucoup souffert, ça me prend plus de temps pour composer. Mais si un label me soutient, je travaillerais comme une bête. »

Smaël Bouaici


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