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Les blogueurs politiques...

Publié le 25 avril 2009 par Nicolas J
Le blogueur est con. Mais non, pas toi, tu me lis. Mais le blogueur est con, c’est un axiome de base. Surtout le blogueur politique. Le blogueur normal est un ivrogne comme les autres. Le blogueur politique est persuadé d’être le meilleur écrivaillon politique de tous les temps et verdit à l’idée qu’un blog idiot puisse se retrouver en tête d’un classement quelconque. Le blogueur est con parce qu’il oublie que s’il était moins con, il serait rétribué pour écrire des conneries dans le Monde, dans le Figaro ou dans l’Equipe. Non. Il est juste chef de service au rayon soutiens-gorge chez Damar et a du temps à perdre à écrire des conneries car le nibard est morne en période de crise économique.
Le blogueur est lui-même, à l’instar d’un nibard rétif, tellement morne qu’il oublie de lire les blogs d’un copain avec un regard vaguement positif qui lui permettrait de le considérer comme un collègue de loisir et pas un hideux concurrent de blogage intensif.
Le blogueur ne sait pas lire. Ou il s’en fout. Comme il est le meilleur écrivaillon de la planète, il ne voir pas pourquoi le Nouvel Obs, le Point, l’Express, le Monde, Libé, Marianne, le Figaro emploient tellement de plumes alors qu’il leur suffirait de faire appel à ses service pour leur sortir les plus belles analyses politicomacroéconomiques de la demi-journée.
Le blogueur est con. Il ne se rend même pas compte qu’il blogue pour son propre plaisir, limité à deux facettes : le plaisir d’écrire et celui de repérer les erreurs de ses collègues et de les enfoncer misérablement comme s’ils n’existaient pas. D’ailleurs, ils n’existent pas. Le blogueur est seul.
J’ai tout le temps eu une espèce de haine pour les commentateurs de mes blogs qui ne signent pas avec l’adresse de leur blog et qui se permettaient de critiquer mes écrits. Je me plantais connement. Eux, au moins, sont lecteurs, pas uniquement des concurrents qui cherchent ta faille pour te descendre au petit bonheur la chance. Ils sont lecteurs. J’écris. On devrait trouver un point de rencontre !
La place de numéro un du classement machin des blogs politiques est assez difficile à tenir
, non pas, comme je le pensais pendant un temps, parce qu’elle oblige de produire un contenu de qualité mais parce que les andouilles qui le lisent se disent : « Pourquoi lui ? Mon blog est tellement mieux, tellement plus pertinent, tellement bien écrit alors que lui ne pense qu’à la gaudriole, à la picole et à son auréole ? ».
Le blogueur politique se plante car il pense avoir lui-même de l’influence sur le monde qui l’entour tellement il a raison dans ses idées sans réfléchir au simple fait qu’il n’est lu que par 100, 200 ou 500 personnes, dont son copain d’enfance et sa mère attendrie. Les 498 autres sont pour la plupart d’autres blogueurs qui cherchent la manière d’aborder un sujet pour être percutant sur leur propre blog.
Le blogueur politique oublie que s’il a une influence, c’est juste qu’il l’obtient collectivement, en participant à un travail global, de l’ensemble des blogueurs ou, au moins, ceux de son côté. Le blogueur politique ne se rend pas compte que ce n’est pas son billet qui a fait basculer le PS contre Hadopi mais que la quasi-totalité des blogueurs ayant basculé du même côté, il ne pourrait qu’obtenir une réaction globalement positive, presque qu’affective, de la part des pisseurs de ligne que nous sommes, qui serait, peut-être, suivis par les journalistes. A moins qu’il s’en foute, ce qui encore l’hypothèse la plus probable.
Pourquoi je raconte ça, moi ?
Ah ! oui. Les trois derniers jours ont été chauds. Des événements divers, bariolant mon existence. Essayons de trouver une séquentialité…
Le premier est la venue d’Authueil à ma soirée d’anniversaire. Tiens ! Je vais mettre des liens pour être sûr que les gens viennent. Cette venue démontre exactement le contraire de ce que je veux montrer avec ce billet. Il y a des gens qui n’ont aucune raison de traverser le périph pour boire un coup avec une autre andouille alors qu’ils pourraient être en famille à regarder « Plus belle la vie » et qui viennent, par simple sympathie, oubliant toutes les autres conneries blogosphériques. On fait partie du même club.
Le deuxième est aussi lié à cette soirée ! Didier Goux s’est pointé à une heure avancée et passablement éméchée. Dans la sphère des left_blogs, je suis parfois critiqué pour fréquenter ce gros con mais je l’aime bien et je crois qu’il me le rend bien. Je ne doutais d’ailleurs pas qu’il allait passer après son dîner avec deux apprentis nazillons même si la seule raison qu’il a trouvée est un reste de soif. Ce qui m’a réjouit dans sa visite est l’accueil que lui ont réservé les autres convives : un des nôtres, le gros fêtard de la blogosphère, pas l’affreux réactionnaire qui donne des boutons aux autres.
Le troisième est toujours lié à cette soirée. C’est de la faute à Rosselin, de Vendredi, qui tenait vendredi matin une chronique sur France Inter qu’il a conclue en me souhaitant un bon anniversaire, en citant deux fois mon nom et en indiquant que j’étais un pilier de comptoir au Kremlin-Bicêtre et que je suis tous les soirs à la Comète. Cette andouille a oublié que mes employeurs et les copains de ma mère écoutent parfois la radio et que je suis le seul, de leur connaissance, à habiter au KB. Surtout parmi les gens qui portent le même prénom et le même nom que moi. Je ne suis pas persuadé que mes patrons d’apprécient d’avoir une gloire parmi leurs salariés… et que ma mère trouve amusant d’avoir son fils traité de pilier de bistro à la radio. Dans la blogosphère, on débat souvent de l’anonymat à cause de ces à-côtés ! Je ne suis pas anonyme (mon site perso est en lien sur mon blog) mais je n’ai pas spécialement envie qu’une requête google me donne en pâture à mon employeur et que France Inter balance mes coordonnées ! Il n’empêche que je suis le seul blogueur dont on fête l’anniversaire à la radio. Je suis probablement un buzzer né ! Même si ça me retombe sur la gueule… Vive Rosselin !
Le quatrième et le cinquième sont liés à mes billets politiques d’hier. Il y a des jours, comme ça, où je balance des trucs rien que pour fanfaronner. Le premier arrive mal ! Je voulais tomber sur le paletot de Lomig pour un billet qu’il avait fait sur l’Islam… et le jour même, il me tague pour une connerie. Figure de style ou pas, je fais d’une pierre deux coups… Finalement, un des commentateurs du premier (qui m’avait incendié chez lui quelques jours avant : je suis probablement inculte mais je suis aussi probablement le type qui lit le plus de blogs !) m’a décidé à faire un vrai billet sur le sujet proposé ! Deuxième billet. Dans les deux billets, je provoque : j’ai donc les réactions méritées, dont celle d’un imbécile qui m’insulte et que je traite donc de connard. Les critiques de forme ne sont pas admissibles : le blog est un loisir, je ne vais pas chier sur le paillasson de mes voisins. Une simple question de savoir vivre, d’éducation. Ca n’est finalement qu’une de ces andouilles dont je parlais au début, qui écrit uniquement pour sa propre gloire en se persuadant qu’il a le meilleur blog du monde et que les autres ne servent à rien. Lomig m’est tombé sur le dos, dans les commentaires du deuxième. Probablement vexé de se voir citer deux fois (seul le premier billet était une attaque contre lui) : « Ce qui est drôle, c'est d'étaler son inculture au grand jour. Dire que Barnier est un libéral, c'est montrer à quel point on ne connait pas le sens des mots que l'on utilise...! » Pas de chance ! Mon billet ne comparaissait pas Barnier à un libéral. Lomig n’avait pas lu le billet ou la colère lui avait couvert les yeux.
Encore un qui ne lit pas les blogs ! Par contre, il a du passer quelques minutes à chercher la formule qui me blesserait. C'est râté.
Ce qui m’énerve le plus, c’est que j’entretenais de bonnes relations avec lui malgré une farouche opposition sur différents points, notamment sa critique systématique de l’Islam. Il n’a rien compris aux blogs. Un libéral me tague sur un thème présupposé ridiculisant la gauche et se prend une baffe. Il se met en colère. Bon. Salut. Qu’on ne me fasse pas croire qu’il ne connaissait pas à l’avance ma réaction et, surtout, que ce n’était pas le premier du classement, en tant que tel, qui était taggué !
Le dernier événement s’est produit hier soir, vers 20h30, alors que je faisais les mots fléchés du France Soir à l’Amandine avec le Vieux Joël quand je vois deux twits, qui ne me sont pas adressés, mais qui concernent mon blog. « Je viens de découvrir avec effarement le n°1 du classement des blogs politiques wikio. Je n'avais jamais lu Jegoun... j'ai expérimenté le °0 ». « Partageons mon avis, est au blog ce que plus belle la vie est à la série française ou bienvenue chez les Ch'ti est au cinéma français ». Evidement c’est un libéral : il ne pouvait pas apprécier mes écrits. Mais ça montre à quel point ce trou du cul se prend au sérieux !
Rien que le « je viens de découvrir » est hautement risible. Pour ma part, j’ai un blog politique. Je lis mes collègues. Ca me parait la moindre des choses. Ca ne fait qu’une vingtaine de mois que je figure dans le top 20 des machins. L’autre type se permet une critique mais n’a probablement jamais lu un blog politique de sa vie, en dehors de sa sphère de quelques libéraux. Le pire est presque qu’il est venu me « follower », sous twitter, sans jamais avoir pris la peine de lire un de mes billets. Je ne sais pas si la médecine peut faire quelque chose.
Laissons-le penser qu’il a le meilleur blog de France. On est d’ailleurs à peu près 100 000 dans ce cas.

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