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Mad men : 1.13 Carrousel

Publié le 27 avril 2009 par Tao

Dernier épisode de la saison 1 de Mad men. Une saison menée à la perfection du début à la fin. Mad men a su m’éblouir avec une ambiance particulière, des personnages complexes et travaillés et des intrigues subtiles ancrées dans l’époque des sixties. Ce season finale est réussi mais un peu décevant. Pourquoi ? Il n’est pas différent des autres épisodes. Il n’y a pas ce grand événement nous disant « vous êtes dans le dernier épisode de l’année ». ça m’a un peu gêné, mais à part cette dimension season finale, l’épisode est en tout point parfait. Mad men ne fait rien comme les autres séries, il faut s’y habituer.

Peggy continue son ascension au sein de Sterling Cooper, Don lui offre un poste de concepteur rédacteur ou de conceptrice rédactrice, c’est comme on veut. Ce n’est pas très surprenant de la voir évoluer dans un nouveau travail mais extrêmement intéressant. La gentille secrétaire naïve des débuts laisse petit à petit sa place à une femme arrogante et dure. La manière dont elle traite la fille durant l’enregistrement du spot publicitaire pour le fameux stimulateur est vraiment horrible. Elle arrive à la faire pleurer uniquement en lui donnant des consignes par micro et ne prend pas la peine de la voir en face en face. J’ai trouvé cela ignoble et c’est réjouissant pour la suite. On lui donne un peu de pouvoir et elle s’en sert directement pour humilier les autres. Se vengerait elle uniquement car la fille est plus jolie qu’elle ? Pour moi, ça y ressemble. On aurait pu en rester là, ça aurait suffi. Mais on en rajoute une couche avec la grossesse de Peggy. Durant tout ce temps, on la taquinait à cause de ses kilos en trop alors qu’elle était enceinte. Campbell semble à priori être le père. Quelle importance ? De toute façon Peggy rejette cet enfant au point de n’avoir jamais remarqué sa grossesse. Elle laissera sans doute le bébé pour l’adoption. Peut être en reparlera t’on par la suite, peut être pas. J’ai du mal à voir où l’on veut en venir avec cette histoire qui ne me plaît pas particulièrement. C’est surtout l’attitude de Peggy qui retient mon attention. On fait entrer le personnage dans une toute nouvelle dimension. On risque de ne plus la voir de la même façon.

Autre femme au bord de la crise de nerfs, Betty Draper. Elle se lâche complètement chez son psy et lui dit enfin ce qu’elle a sur le cœur à propos de sa vie, à propos de Don. La thérapie fonctionne enfin pourrait t’on dire. Sauf que là, Don n’aura pas envie de téléphoner au psy pour lui demander où ils en sont. Je vois d’ailleurs ces confessions de Betty comme un moyen détourné de dire à Don qu’elle sait tout. Elle aussi se révèle au final moins naïve. C’est néanmoins un peu l’escalade dans les intrigues des femmes trompées. Francine vient raconter ses problèmes et ses envies d’empoisonner tout le monde. Harry a élu domicile au bureau pour une histoire de coucherie lui aussi. Une façon de nous dire qu’il s’agit de la norme dans le milieu des hommes d’affaires à cet époque là. Quasi tous sans exception ont une maîtresse et trouve cela normal. On aborde cette fois le sujet du point de vue des femmes trompées. Ça renforce le personnage de Betty en vue de la suite.

La présentation de la nouvelle campagne de Kodak est un nouveau coup de maître pour Don. C’est poétique, limite onirique. L’idée d’utiliser ses propres photos rend la présentation très personnelle et crée un lien avec le client pour le toucher au coeur. On sent Draper bouleversé par ses propres mots et Harry doit carrément sortir tellement cela lui rappelle ce qu’il a perdu. Le client n’hésite pas plus de 30 secondes pour arrêter son choix, comment pourrait il en être autrement ? C’est impressionnant. Le projecteur n’étant pas un simple projecteur mais une machine à remonter dans le temps, un carrousel qui nous emporte dans nos souvenirs et nous replonge dans des moments heureux de notre excitantes. Car bien souvent on prend des photos à des moments heureux de notre vie.

Si c’est toujours un plaisir d’entendre Don’t think twice de Bob Dylan, ce titre est un peu anachronique. Celui ci étant sorti en 1963… et nous sommes seulement en 1960 dans cet épisode. Ça ne choque pas mais c’est un détail qui m’a tout de suite interpellé dès les premières notes de ce titre de Dylan.

Bilan : Un excellent épisode de Mad men, de bons avancements concernant Peggy et Betty. Reste à en voir les conséquences la saison prochaine. J’aurai néanmoins aimé quelque chose de plus radical pour ce final. Mad men reste malgré tout, l’une séries les plus remarquables que j’ai pu voir ses dernières années. Je dirai presque qu’elle comble le vide laissé par Six feet under. Toute l’histoire est pensée avec une finesse incroyable, chaque personnage est à sa place et est utilisé admirablement. On nous laisse pénétrer dans la mentalité de l’époque, dans ses habitudes les plus tenaces. Allant de l’adultère, à la misogynie permanente, le tout dans une ambiance enfumée par la cigarette. Symbole d’une époque aujourd’hui révolue. Le carrousel dont parle Don est aussi valable pour la série. Elle nous entraîne dans notre passé pour mieux nous faire réfléchir sur notre époque et les changements opérés ces 50 dernières années. Durant ces 13 premiers épisodes, j’aurai compris en quoi Mad men n’a pas volé ces prix reçus ses deux dernières années. Elle les mérite amplement. Il me tarde désormais de découvrir la seconde saison de cet incroyable drama. Et je n’y repenserai pas à deux fois pour m’y mettre.


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