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Pétanque : ringard, vous avez dit ringard ?

Publié le 12 septembre 2007 par Croquemadame
S’il y a une discipline qui a subitement fait évoluer son image, c’est bien ce sport méridional. Exit son statut alcoolisé et bedonnant de ces dernières décennies, taquiner la boule fait désormais l’objet d’une récupération hype. Manquerait plus que l’on nous fasse aimer le ping-pong ou le vélo !
Pétanque : ringard, vous avez dit ringard ?
Mais c’est nul…
Des clichés à la Pagnol, en passant par les campings grabataires et les moustachus en marcel qui tirent le cochonnet, la pétanque avait de quoi provoquer la stupeur chez les jeunes générations. Comment s’identifier à l’ami René en tongs gesticulant et s’époumonant après ses coéquipiers à l’ombre des platanes ? La relève semble n’avoir conservé que la tradition du verre anisé de fin de match, relayant la pratique du côté de la pêche et de la belotte. Une activité populaire sénile pour vacanciers ou retraités, sujette à nombreuses blagues grasses.
Ah bon ?
Sixième sport national tout de même, la pétanque aurait été introduite en Gaule par les Romains. Et même si les joueurs sont majoritairement masculins, il s’agit de l’une des seules disciplines où des compétitions mixtes sont organisées, les deux sexes étant sur un point d’égalité. De l’Algérie au Vietnam, ce sont plus de 70 pays qui pratiquent. Etonnant, non ? Ce sont pour ces raisons que la fédération milite pour son intégration au programme scolaire, mettant en valeur les atouts de la pétanque : concentration, précision, coordination, stratégie, sociabilité, esprit fédérateur. L’occasion aussi pour des jeunes non athlétiques de se distinguer et d’entendre des « Tu tires ou tu pointes ? » sur la cour de récré.
Mais c’est génial !
En étrange résonnance aux 100 ans de la pétanque, la mode nous prouve ici encore qu’elle n’est qu’un éternel recyclage. Les boules sont donc devenues le « nouveau poker » à la mode, suivant une ascension aussi fulgurante. A ce titre, la Suisse accueille de plus en plus de compétitions avec des Djs et des concerts improvisés, autour de soirées estampillées « second degré ». Quant à la télévision, elle relaie les championnats estivaux. Mieux, les jeunes s’improvisent « booligan » (hooligan de la pétanque), prenant du recul sur le jeu lui-même, et théâtralisant les échanges pour perturber l’adversaire.
Et pour mémoire, qui est censé avoir perdu la boule ?
Par Samuel Degasne

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