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Sandrine Bonnaire présente Sabine, sa soeur

Publié le 14 septembre 2007 par Willy
Sandrine Bonnaire présente Sabine, sa soeur ELLE S’APPELLE SABINE. Vendredi 15 septembre à 20 h 55 sur France 3   Sandrine Bonnaire a une sœur autiste, Sabine. Elle a décidé d’en faire le portrait dans un documentaire profond et éblouissant diffusé sur France 3 ELLE S’APPELLE SABINE. Vendredi 15 septembre à 20 h 55 sur France 3 «Ce film retrace le parcours de ma petite sœur Sabine qui est autiste. Elle n’est diagnostiquée que depuis 2001. Nous avons un an d’écart. Petite, elle vivait avec nous et allait la journée dans une école pour enfants handicapés mentaux. Elle était vive, joyeuse et surtout pleine de capacités », explique sobrement, en voix off, Sandrine Bonnaire, tandis que l’on découvre à l’écran une adolescente à la délicate silhouette, au sourire espiègle, au visage séraphique enveloppé d’une abondante chevelure. Une fixité passagère traverse de beaux yeux grands ouverts. Dans ces images d’archives, l’enfant apparaît dans toute sa grâce. Elle joue Bach et Beethoven au piano, lit dans sa chambre, plonge dans la mer, danse avec sa sœur et rêve d’aller en Amérique… Mais cette Sabine-là a disparu. Tout a dérapé le jour où, croyant bien faire, la famille Bonnaire décide de la scolariser dans un collège « normal ». « Sabine la folle », comme la surnomment les élèves, retourne contre elle les humiliations subies, devient incontrôlable et finit par être expulsée. Réfugiée dans la chaleur d’une famille qui la protège, elle y restera jusqu’à ses 27 ans. La mort du frère aîné, un déménagement… et la fragile enfant s’effondre. "Psycho-infantile avec des comportements autistiques" Son état n’est toujours pas diagnostiqué. En attendant, elle s’abîme au contact d’un monde âpre, qui ne sait plus vivre avec la différence, la fragilité. Les Bonnaire décident, à bout de souffle, à bout de ressources, de la placer dans un hôpital psychiatrique. Une catastrophe. En cinq ans, la jeune femme est dévastée, « irrémédiablement diminuée ». Physiquement, psychologiquement, le contraste entre l’avant et l’après est saisissant. Finalement, elle est diagnostiquée « psycho-infantile avec des comportements autistiques ». Mais en dehors de l’hôpital, les centres d’accueils sont rares. Or, souligne l’actrice, « l’hôpital est un lieu de soins, donc de transition, en aucun cas un lieu de vie. Y vivre cinq ans fait que l’on devient fou. » Et pourtant, les besoins sont considérables. Selon l’Inserm, on compterait pas moins de 80 000 personnes autistes en France. Notre pays n’est pas armé pour cette réalité. Alors, grâce à la notoriété de Sandrine Bonnaire, à la ténacité d’un homme, Joseph Desbrosse, un foyer d’accueil médicalisé pour adultes autistes est créé en Charente, où Sabine est accueillie avec quatre autres résidents. Un nouveau départ, une nouvelle vie. "Nostalgique de la beauté et de la vivacité de Sabine" « J’ai eu envie de faire ce film quand je me suis aperçue que l’état de ma sœur déclinait fortement. Entre les nombreux discours des médecins sur « la maladie » qui évolue, et une prise en charge non appropriée, j’étais en colère et surtout très nostalgique de la beauté et de la vivacité de Sabine. Je revoyais de temps en temps les images de nos vacances. Ces archives m’ont donné l’idée de faire un parallèle entre le passé et le présent, ce que Sabine était, ce qu’elle est devenue. » Ainsi est né ce film d’une grande puissance sur l’effondrement d’une personne, sa métamorphose, sa reconstruction, et surtout, sur son infinie dignité. Une personne qui crache, qui crie, qui louche, qui bave, qui ne comprend pas ce que vous dites, qui porte sur le corps les stigmates de son histoire… reste une personne absolument respectable et aimable. Au fond, Sandrine Bonnaire nous dit simplement cette évidence que nous ne voyons plus collectivement : ma sœur est des nôtres ! Ce n’est pas tout. Cette œuvre révèle le lien profond qui unit ces deux femmes. Et comme Sandrine Bonnaire tient la caméra, capte les regards, cadre les visages, elle nous donne à voir l’amour « caritas » : la capacité de recevoir l’autre dans toutes ses dimensions. Sans bruit, Elle s’appelle Sabine est aussi un film sur le deuil, le renoncement, la capacité à aimer l’autre, non pour ce qu’il a été, non pour ce qu’il aurait pu être, mais pour ce qu’il est. Laurent LARCHER - http://www.la-croix.com/ Le film doit sortir en salles en 2008. Par ailleurs, Sandrine Bonnaire jouera le rôle d’une autiste dans une fiction réalisée par Guillaume Laurant, son mari.

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