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Valse avec Bachir; Ari Folman

Par Sylvielectures

Valse avec Bachir; Ari FolmanTout d'abord, un grand merci à Keisha pour m'avoir prêté ce film que j'avais envie de voir depuis très longtemps...
J'ai lu les billets qui ont fleuri sur la blogobulle, et j'avais vraiment envie de le regarder...
C'est chose faite.
Ce film d'animation documentaire est à voir, sans aucun doute.
Le choix du dessin animé pour porter cette narration est audacieux. Ce film est talentueux et déborde de sensibilité.
Le dessin et les couleurs rythmés par une bande son efficace nous propulsent dans une quête du souvenir hors du commun.
20 ans après la guerre du Liban, un ancien soldat se rend compte qu'il ne se souvient plus de ses années de guerre.
Malgré tout, il est hanté par des rêves qui le replongent dans cette époque de sa vie de manière énigmatique.
Il décide de tenter de se souvenir, de faire ressurgir le passé pour se confronter à son histoire.
Il va retrouver des anciens camarades, et leurs témoignages va l'aider à faire son chemin.
Les rêves, les interviews, les flash back le ramènent à la réalité passée, recomposée par sa mémoire défaillante.
Tous ces éléments sont tissés avec une grande subtilité de narration.
Nous abordons le cheminement intime et individuel d'un homme pris dans la folie meurtrière de la guerre, avec son lot d'absurde, de peur, d'exaltation et d'horreur.
L'armée Israélienne était au Liban durant le massacre de Sabra et Chatila. Elle n'a pas empêché l'exaction. Y-a-t-elle pris part ? Quelle responsabilité porte-t-elle dans ce massacre annoncé et non empêché ?
Le réalisateur met en scène son histoire durant ce drame alors qu'il était du côté de ceux qui ont laissé faire.
Il met à jour de manière extrêmement fouillée et sincère la manière dont un jeune appelé peut se retrouver à prendre sa part dans l'abjection.
Il fouille sa mémoire et comprend comment elle a pu nier certains faits insupportables.
Il aborde les possibles effets du refoulement sur l'histoire individuelle et ne manque pas de questionner le fonctionnement de la mémoire collective.
Il met en lumière avec une grande dextérité combien ces deux histoires peuvent se fondre.
La culpabilité et la honte liées à cet évènement sont le sujet du film.
Il tente de tracer le trait difficile à cerner qui sépare la responsabilité de la culpabilité.
Ari Folman a osé lever le voile.
Ce faisant, il a fait un film qui porte un message universel sur la guerre, ses horreurs, et son absurdité.
Ce témoignage est extrêmement courageux et me semble très juste malgré les effets de style qui s'égrènent au long du film.
C'est sans doute le choix du dessin qui les rend acceptables.
Le DVD propose plusieurs bonus dont certains sont particulièrement intéressants :
-Les interviews d'Ari Folman, où il s'explique sur sa démarche de création et ses choix esthétiques
-Celui de Joseph Bahout, universitaire libanais qui propose une analyse éclairante des évènements.
Le site du film,
Une interview de l'auteur,
L'article d'Olivier de Bruyn pour rue 89
Celui de Willy Gilboire sur Culturofil, de Sylvain Rivaud sur Cinézik, d'Alexis Pichard sur Contre-feux.com,
Présentation et bande annonce sur télérama.fr
Les billets de Julie Buk, laterna magica, La plume et l'image, le génépi et l'argousier, Leiloona, Tamaculture, Benjamin F, diane_selwyn, GT, Sandra M., mimienco, Ciné-club de Caen, Jade, Melmelie, saxaoul, caro, laurent, Aifelle, keisha, karaba's man, kathel, Sophie,


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