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L’autorité des Conférences Episcopales provient uniquement du St-Siège

Publié le 05 mai 2009 par Walterman

Rome (Agence Fides) – Dire à l’autorité tout ce que nous pensons, et faire tout ce que veut l’autorité. C’est là le secret de l’unité catholique des Evêques avec le Pape, à laquelle aucune des formes où s’exprime la collégialité ne peut déroger. Et moins encore celle de la Conférence Episcopale.

L’autorité des Conférences Episcopales provient uniquement du St-Siège Messe d'ouverture de la dernière assemblée plénière des évêques de la Caraïbe (26 avril - 1er mai 2009)

La parole vient du verbe « conferre » qui veut dire « apporter ensemble ». Cela suppose donc un organisme fait d’une tête et de membres où chacun a sa part à remplir, dans la pleine conscience de la responsabilité différente de chacun : la responsabilité personnelle des Evêques est particulière, et ne peut pas même être comparée à la responsabilité personnelle du Pape, qui est universelle.
Personne n’est surpris qu’un bras ait son mouvement, et que, en même temps, il soit articulé avec le reste du corps ; pourquoi donc être surpris qu’un Evêque seul exerce sa propre autorité légitime, et, en même temps, soit relié avec celle du Pape ? Si l’on comprenait cela, on ne s’étonnerait pas du fait que la primauté de l’Evêque de Rome requiert elle aussi l’exercice personnel de l’autorité.

Certains voudraient en revanche que le Pape ne fasse rien sans avoir réuni auparavant tel ou tel organisme. Mais, lui aussi est un Evêque, avec un pouvoir ordinaire, avec cette différence que, parmi les membres du corps, il a une fonction « capitale », parce qu’elle correspond à la tête, et ne peut donc s’intéresser seulement de soi mais de tout le corps, afin que la communion soit organique. La « communio » de l’Eglise n’est pas vague ou spirituelle, mais hiérarchique et catholique.

Si le Concile a déclaré que le Pape et l’Evêque étaient le principe visible et le fondement respectivement de l’unité universelle et de l’unité particulière, cela veut dire que les Conférences Episcopales vivent uniquement de cet apport, et ne peuvent se substituer en aucune manière à la Primauté de l’Evêque de Rome, ni à l’autorité de chaque Evêque, étant donné que eux seuls sont d’institution divine, c’es-à-dire, voulus par Jésus-Christ.

Les institutions super-épiscopales, comme le Patriarcat et les Sièges Métropolitains, et les Conférences Episcopales elles-mêmes, sont de droit ecclésiastique positif et, en conséquence, ne sont jamais supérieures à l’autorité épiscopale ordinaire ; très utiles pour exercer la dimension collégiale du gouvernement épiscopal, même si elles sont limitées par plusieurs fonctions, elles restent auxiliaires, et en respect subordonné à la fonction épiscopale dans l’Eglise, parce que le Collège Episcopal est indivisible (Jean Paul II, « Pastores gregis », 63). Le Motu Proprio « Apostolos suos » rappelle aussi qu’elles n’ont pas de prérogatives doctrinales, mais servent à coordonner le travail apostolique dans une région.

Mais alors, si un Evêque, un prêtre, un théologien, ne peut être en désaccord avec le Magistère du Pape, presque comme si ce dernier était un docteur privé, à plus forte raison une Conférence Episcopale ou son représentant. Jean Paul II rappelle dans l’Encyclique « Veritatis Splendor » (6 août 1993) :

« Le dissentiment, fait de contestations délibérées et de polémiques, exprimé en utilisant les moyens de communication sociale, est contraire à la communion ecclésiale et à la droite compréhension de la constitution hiérarchique du Peuple de Dieu. On ne peut reconnaître dans l'opposition à l'enseignement des pasteurs une expression légitime de la liberté chrétienne ni de la diversité des dons de l'Esprit. Dans ce cas, les pasteurs ont le devoir d'agir conformément à leur mission apostolique, en exigeant que soit toujours respecté le droit des fidèles à recevoir la doctrine catholique dans sa pureté et son intégrité : "N'oubliant jamais qu'il est lui aussi membre du peuple de Dieu, le théologien doit le respecter et s'attacher à lui dispenser un enseignement qui n'altère en rien la doctrine de la foi" (n.113).

Comme cela est d’ailleurs déclaré dans le Motu Proprio « Ad tuendam fidem » qui ordonna d’jouter au Code de Droit Canon plusieurs paragraphes relatifs à l’obligation de croire, d’adhérer et obéir aux vérités de la foi et de la morale proclamées par le Magistère du Pape et des Evêques unis à Lui, en précisant que c’est un élément décisif pour la certitude de la foi de chaque croyant – un lien visible - ; et proposé de nouveau lors de l’audience générale du 10 mars 1993 sur « La mission doctrinale du Successeur de Pierre », et aussi dans le Discours au Cardinaux le 21 décembre 1999 sur « l’assistance divine dans le Magistère du Successeur de Pierre ». En pleine continuité avec la foi des siècles, et sans aucune possibilité de lectures « opposées », entre un Pontificat et une autre.

Les fidèles se scandalisent quand ils constatent la dissension des Conférences Episcopales et de certains de leurs membres, avec le Siège apostolique – presque un phénomène de néo-gallicanisme – parce que l’obéissance au Pasteur Suprême visible est le propre de la foi catholique authentique.

(Agence Fides, 30 avril 2009)

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