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Horloge biologique

Publié le 15 septembre 2007 par Lecelibataire

Il y a cinq ans, je ne savais même pas ce que c’était.  Il y a deux ans, j’ai commencé à percevoir un léger tic-tac à l’occasion.  Maintenant, célibataire  à 31 ans, je l’entends souvent, trop souvent. 

Je l’entends dans la voix de ma mère quand elle s’informe pour savoir si j’ai rencontré quelqu’un.  Je l’entends quand je vois des enfants jouer au parc. Je l’entends dans mes conversations avec les copines déjà “maman”.  Et il faudrait être sourde pour ne rien entendre lorsque ma gynéco me rappelle que la fertilité féminine diminue avec l’âge et que l’horloge biologique ne se ralentit pas.  Tic-tac… tic-tac… tic-tac…

J’ai peur que les hommes que je rencontre l’entendent et prennent peur.  Parce que passé trente ans, quand tu annonces que tu veux des enfants, le gars en face de toi se met à calculer dans combien de temps tu vas lui demander de te faire un petit.  Il ne te demande pas quand toi tu te vois être maman, mais essaie de visualiser quand lui peut-être va peut-être vouloir penser à se caser, voir si ça se peut.  Souvent, il ne prend pas la chance de voir si ça se peut.  Pourtant, s’il me le demandait, la réponse le surprendrait: “dans dix ans.” Honnêtement. 

Parce que la trentaine apporte tellement plus de fun que ce que j’aurais cru.  Je n’ai jamais autant eu envie de confronter mes peurs, d’essayer plein de nouvelles choses et en plus, j’ai les moyens de le faire.  Les amis qui m’entourent sont ceux que j’aime et qui sont restés beau temps, mauvais temps, je peux aussi bien m’amuser que pleurer avec eux, ils sont là.  Je suis finalement  à l’aise avec mon corps et ma sexualité, ça donne de belles nuits… de beaux matins, de beaux après-midis, etc.  Franchement, je pense que je voudrais avoir trente ans toute ma vie!  Alors je pense que je vais me taper dix ans de fun encore…  Mais ça, c’est la tête et le coeur qui parlent, ils sont jeunes eux.  Le corps, lui, dit que dans dix ans, mes chances de procréer vont être minces et qu’il voterait plus pour cinq ans que dix.

Cinq ans…  Cinq ans pour trouver quelqu’un, pour tomber amoureux, pour apprendre à se connaître et développer une relation saine, pour voyager et s’amuser, pour faire tout ce qu’on ne fera plus quand on sera trois.  Cinq ans pour être sûr que c’est le bon, qu’on se voit devenir vieux ensemble et que les épreuves de la vie ne nous éloigneront pas.

Ça fait dix ans que je cherche exactement ça.  Je ne veux pas avoir un enfant à tous prix avec le premier venu.  J’en veux un avec quelqu’un qui veut lui aussi une famille.  Je veux être certaine qu’on sera là tous les deux pour bien l’élever, ensemble ou séparément s’il le faut.  Et c’est pour ça que je n’en ai pas encore.  Parce que je ne trouve pas cet homme-là.  Et je suis censée trouver dans les cinq prochaines années ce que je ne suis parvenue qu’à entrevoir depuis les dix dernières?  Tic-tac… Tic-tac… Tic-Tac…

Note de l’auteure: ce n’est pas un texte facile à écrire que celui-là, encore moins facile à publier.  Mais fallait bien que quelqu’un en parle et il semblerait que j’étais la mieux placée.


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