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World of Warcraft

Publié le 05 mai 2009 par Rv

Depuis quelques années, deux jeux vidéo suscitent un faisceau de critiques et d'attaques, pour des raisons différentes.

GTA (embarrassé par une liberté qui vous pousse, en puisant sans doute dans vos pulsions les plus secrètes, à immanquablement vous transformer en serial killer de passants innocents. Un jeu trop lourd pour moi, donc. Mais je refuse d'affirmer que ce jeu pousse à la violence réelle, comme je refuse de penser qu'un joueur de Grand Theft Auto), d'abord : série ultra violente qui vous met aux commandes de mafieux, et qui vous autorise à faire tout ce que le diable rêve de vous voir faire ou presque, massacrer des passants à la batte de base-ball, écraser des gens en voiture, déclencher des fusillades meurtrières, etcaetera. Par ailleurs magnifiquement pensé et réalisé, cette série est souvent défendue comme l'un des meilleurs jeux de tous les temps. Pour ma part, et sans vouloir prendre une pose morale, je n'ai pas pu y jouer plus de 5 minutes, étant à la fois dégoûté par ce que j'y voyais, et très Gran Turismo (célèbre jeu de courses automobiles sur les Playstation) devient un chauffard une fois au volant de sa vraie voiture en 3D !

L'autre jeu est World of Warcraft. Mais là, on ne sait rien ou presque du jeu lui-même. Ce que l'on sait et que l'on diffuse largement, c'est l'addiction incroyable que ce titre provoque chez des milliers de joueurs, voire des millions, en Europe et dans le monde. On évoque même en Asie des cas cliniques de joueurs qui portent des couches et se font livrer boissons et nourriture pour ne jamais quitter l'écran des yeux.

Mon hypothèse est que WoW (comme l'appelle les initiés) est plus le révélateur de la condition psycho-sociale préalable de ces " addicts " que la cause réelle de leur dépendance. En d'autres termes, j'émets l'idée que la dépendance excessive, voire extrême, aux jeux vidéo (WoW en l'occurrence) est le signe d'autre chose, le symptôme d'autres souffrances : sentiment d'abandon, d'isolement, d'échec, de non-amour... Une certitude, les WoWodépendants (si j'ose ce néologisme), comme tous les accros, ont besoin qu'on les aide !

Bref. Qu'y a-t-il dans ce jeu, et est-il bon ?

Je réponds sans ambage : il n'est pas bon, il est excellent. Il est envoûtant. Il est bourré de charmes, de défis, de quêtes, de mini-jeux (c'est-à-dire de petites choses qu'on est pas obligé de faire, mais qu'on prend plaisir, en dehors de la trame principale, à effectuer).

Se déroulant dans un (très) vaste univers réparti sur plusieurs continents, au look cartoonisto-médiéval, le jeu propose d'incarner un homme ou une femme (choix purement esthétique) d'une ou l'autre race du jeu (humain, gnome, mort-vivant, troll, le choix est vaste il y a dix races en tout), et exerçant une classe particulière : en gros, magicien, guerrier, chasseur, guérisseur... Et ensuite, place aux quêtes : vous progressez en remplissant des missions pour tel ou tel personnage, qui vous récompense par de l'argent, des objets et de l'expérience. Du niveau 1, vous arriverez au niveau 80. Entretemps, il faudra jouer des centaines d'heures, à travers des régions adaptées à vos compétences croissantes.

Le jeu est en ligne et multi-joueurs. Il demande le paiement d'un abonnement de 13 euros mensuels, ce qui en rebute (à raison) plus d'un-e ! Mais cette connexion permet une mise à jour permanente du jeu, et surtout permet de jouer en groupes. Notez que rien ne vous y oblige, et vous pouvez librement gérer votre niveau de sociabilité, et ainsi agir en ténébreux " Lone Wolf ", ou au contraire en compagnon incapable de faire trois pas sans escorte.

Pour ma part, l'expérience est en cours depuis décembre 2008. Mon personnage, rugueux nain chasseur coiffé comme Francis Lalanne, barbu comme Chabal et habillé comme l'as de pique, a atteint le niveau 60. J'appartiens à une guilde, c'est à dire que j'ai en jeu des amis, réels mais virtuels (réels parce que derrière un clavier, virtuels parce que je ne connais que leur avatar ludique) et, selon mes disponibilités ou humeurs, il m'arrive d'aider ou de me faire aider par un ou plusieurs membres de ladite guilde.

Le ton général qu'adoptent les joueurs est bon enfant. Jamais je n'ai été agressé, et même si les puristes peuvent s'effrayer du style " SMS-ado-fôte de fransé " de la plupart des dialogues, les joueurs sont sympas.

WoW est donc une expérience passionnante, d'autant plus agréable qu'elle sera vécue sans autre dépendance celle du plaisir procuré. En cela, il me paraît plus sage - disons le net : indispensable, même- de ne pas autoriser les enfants à jouer seuls à ce jeu-monde, ce qui, hélas, est trop souvent le cas.


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