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Incognito, une petite comédie qui gagne (presque) à être connue

Publié le 05 mai 2009 par Boustoune


En rangeant de vieilles affaires, Lucas tombe sur un petit objet qui va bouleverser sa vie. Pas une lampe avec un génie exauçant des vœux mais presque… Un petit carnet contenant des paroles et musiques de chansons entraînantes, autant de tubes potentiels. Lucas se met à les jouer, et, avec un petit coup de pouce du destin, devient une vedette de la nouvelle scène française. Il aurait bien voulu avouer qu’il n’est pas l’auteur de ces chansons et qu’elles ont été écrites par son vieux pote Thomas, à l’époque où ils jouaient ensemble dans un petit groupe de rock, mais il n’en a jamais eu vraiment l’opportunité. De toute façon, personne n’ira vérifier. Thomas est mort d’une overdose peu après la dissolution du groupe… Du moins le croit-il…
Jusqu’au jour où il tombe sur lui par hasard, dans une gare. Non, Thomas n’est pas mort, il s’est juste installé en Inde, où il a fondé une famille. Et il est juste de passage pour quelques jours. Lucas, incapable d’avouer à son ami qu’il est devenu riche en lui volant ses chansons, décide de lui mentir, de cacher sa célébrité. Pour l’aider dans cette tâche incongrue, il demande à Francis, un acteur raté et un peu demeuré qui le parasite depuis des années, de se faire passer pour le propriétaire de sa villa et de sa belle voiture…
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Tel est le synopsis d’Incognito, le nouveau long-métrage d’Eric Lavaine. Encore un film que j’ai décidé d’aller voir un peu à reculons. Oui, j’avoue que la perspective de subir un film signé par le réalisateur de Poltergay avec Franck Dubosc dans un rôle de looser/parasite proche de celui qu’il incarnait dans Camping ou Disco ne m’enchantait absolument pas. Et le nom de Bénabar en tête d’affiche n’était pas pour me rassurer. Attention, je n’ai rien contre le chanteur, au contraire, j’aime même le Bénabar cinéaste (il est l’auteur d’un court-métrage plein d’humour noir, José-Jeannette) mais j’avais un peu de mal à l’imaginer comédien…
Bref, Incognito avait tout l’air d’une de ces comédies débiles qui polluent les écrans français.
Ce n’est que par le biais d’échos positifs et de critiques presses apparemment pas si mauvaises, que j’ai décidé de tenter l’expérience. Au pire des cas, cela m’aurait permis de livrer un de ces billets pleins de fiel où j’aime à démolir du nanar franchouillard…
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Mais ça ne sera pas pour cette fois. Sortant de la projection, je dois bien avouer que le résultat est tout à fait honorable : L’histoire est assez bien menée, malgré le manque de crédibilité de l’intrigue principale, et on se surprend à s’amuser des dérisoires tentatives du personnage principal de garder secrète sa notoriété, pas du tout aidé par son colocataire neuneu.
Dubosc reste assez horripilant, mais le cinéaste a eu la bonne idée de ne pas trop lui lâcher la bride. Du coup, ses pitreries, utilisées avec parcimonie, et toujours à bon escient, se révèlent amusantes dans le contexte du film.
Bénabar, lui, s’avère un comédien plutôt convaincant, et s’appuie sur une bonne dose d’autodérision pour rendre son personnage attachant. Il se régale à s’auto-parodier et à rendre un hommage moqueur à ses collègues chanteurs, de Bashung à Manu Chao, en passant par Vincent Delerme, signant au passage quelques chansons de la bande originale.
Le film livre par ailleurs une savoureuse satire du milieu de la scène française, entre musiciens nerveux et imprésarios au bord de la crise de nerfs (Isabelle Nanty, toujours très drôle dans ses seconds rôles).
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Mais attention, si Incognito est une comédie finalement assez sympathique, ce n’est pas le film de l’année non plus (ni du mois, ni même de la semaine…). Les situations auraient pu être mieux exploitées, et les gags plus drôles. La mise en scène manque parfois d’inspiration et de souffle. Et hormis le trio Bénabar/Dubosc/Quivrin, les comédiens n’ont guère l’occasion de se mettre en valeur (Sauf Isabelle Nanty, donc. Et aussi Virginie Hocq, grâce à des imitations d’animaux complètement barrées…).
Reste que, rayon comédie made in France, c’est plutôt une réussite, surtout comparé aux Coco et autres Cyprien. A condition de ne pas être trop exigeant, on pourra donc s’en contenter pour passer un moment de détente cinématographique…
Note : ÉtoileÉtoileÉtoileÉtoile
Incognito, une petite comédie qui gagne (presque) à être connue

Tags : Incognito,Eric Lavaine,Bénaber,Franck Dubosc,quiproquos,chanson,vedetariat,mensonge,comédie

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