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FRANCE/EUROPE:Le porte parole de l'Elysée tempère les propos de Sarko pour éviter la tempête

Publié le 16 septembre 2007 par Danielriot - Www.relatio-Europe.com
Marche-arrière toute! Quand le porte-parole de l'Elysée doit devenir expert en bémols... Bonne nouvelle:La France "n'ordonne rien" et respecte "l'indépendance" de la Banque centrale européenne...

Nicolas Sarkozy

(c) Reuters La France "n'ordonne rien" à la BCE et respecte son indépendance. C'est ce qu'a indiqué dimanche 16 septembre l'Elysée, au lendemain de la polémique déclenchée par les propos de Nicolas Sarkozy à l'encontre de la Banque centrale européenne. "La France n'ordonne rien du tout, la France est respectueuse de l'indépendance de la Banque centrale européenne, mais la France ne s'interdit pas de réfléchir et de débattre", a fait valoir David Martinon, le porte-parole de la présidence française.
"La politique monétaire de la zone euro, c'est une question majeure de politique économique", a-t-il poursuivi. "On ne peut pas à la fois constater la même semaine le niveau record de l'euro et la perte de compétitivité que cela veut dire et en même temps s'interdire de poser des questions".
QUESTION: POURQUOI NE PAS REFLECHIR AVANT DE DIRE ET NE PAS  S'INTERROGER A VOIX BASSE ?
Une pique justifiée de Trichet
Le président de la BCE Jean-Claude Trichet a lancé samedi une pique à Nicolas Sarkozy, s'étonnant qu'il critique l'institut monétaire après avoir salué sa décision récente de ne pas augmenter ses taux.
Nicolas Sarkozy "semble critiquer l'action de la Banque centrale européenne, dans la période de tension que nous traversons, alors que le président  l'avait auparavant approuvée positivement, au point même de l'avoir attribuée à sa propre influence", a lancé Jean-Claude Trichet à quelques journalistes, en marge d'une réunion des ministres européens des Finances à Porto, au Portugal.
La BCE, a-t-il ajouté, protège les citoyens de la zone euro, "particulièrement les plus vulnérables et les plus pauvres" en évitant une hausse de l'inflation par sa politique de taux.
Le 6 septembre, le chef de l'Etat s'était réjoui de la décision prise le même jour par la BCE de renoncer à une hausse des taux compte tenu des turbulences financières, en estimant que "porter les débats" sur l'euro avait permis de "progresser un petit peu".
Des propos mal accueillis par des ministres réalistes
Face à la tourmente, Trichet n'est pas seul. Les responsables de la zone euro ont fait front commun samedi face aux critiques appuyées de Nicolas Sarkozy contre la stratégie de la BCE et la prétendue inertie de l'Eurogroupe.
Les propos tenus par le président français dans l'avion qui le ramenait vendredi soir de Hongrie et qui ont été rapportés par Le Monde ont été très mal accueillis par les ministres des Finances et les banquiers centraux de l'UE réunis à Porto.
Le comportement de la BCE et de l'Eurogroupe depuis le début des turbulences financières qui trouvent leur origine dans la crise du crédit immobilier spéculatif américain lui ont donné l'occasion de répliquer aux admonestations de l'Eurogroupe, qui l'a sommé vendredi de réduire le déficit public français.
L'Institut de Francfort, qui a maintenu ses taux d'intérêt inchangés le 6 septembre tout en injectant d'énormes liquidités pour éviter l'asphyxie du système bancaire, a une nouvelle fois été la cible privilégiée de Sarkozy.
"Coup de boutoir" ridicule contre Junker
"J'ai trouvé curieux d'injecter des liquidités sans baisser les taux", a-t-il déclaré. "On a fait des facilités pour les spéculateurs, on complique la tâche pour les entrepreneurs".
Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, qui préside l'Eurogroupe, a lui aussi été la victime d'un autre "coup de boutoir" - le chef de l'Etat français a promis qu'il continuerait à en donner - après avoir jugé que la France manquait d'ambition dans la lutte contre les déficits.
Au niveau européen, "quelle initiative a-t-il prise? Sur le capitalisme financier, c'est Angela Merkel et moi qui menons le débat. Il n'est pas absurde que le président de l'Eurogroupe s'interroge", a estimé le président français.
Les ministres des Finances ont vivement réagi.
"Je suis d'une opinion différente de celle de Nicolas Sarkozy", a dit l'Autrichien Wilhelm Molterer. "Je considère que la BCE agit de façon appropriée, correcte (...) Il est dans l'intérêt de tous de soutenir la BCE, c'est ce que je fais et je pense que tout l'Eurogroupe le fait également."
Les propos de Sarko? "C'est zéro"
L'Allemand Peer Steinbrück, qui est de plus en plus agacé par les pressions de Sarkozy contre la BCE, a renchéri.
"La gestion de la situation par la BCE a été fortement saluée, par moi également", a-t-il martelé.
Le jugement le moins diplomatique est venu d'Axel Weber, le président de la Bundesbank allemande.
"La valeur informative de la critique de Sarkozy, c'est zéro", a-t-il déclaré. "Et zéro aussi pour ce qui est de l'influence sur la BCE. Nous ferons ce qui est nécessaire."
Juncker s'est quant à lui refusé à tout commentaire. Ce qui est une confirmation de sa sagesse.
Prise entre le marteau et l'enclume, Christine Lagarde a dû se livrer à un surprenant exercice d'acrobatie sémantique.
"Pas de sujet tabou": Sutout pas les déficits français et la croissance en panne française!
Vendredi, à son arrivée à Porto, elle était en effet dans la ligne de ses 12 partenaires de la zone euro."La BCE est une institution indépendante, il n'y a pas de débat à ce propos, et nous sommes tous très contents de ce que la BCE a fait cet été face (...) aux turbulences sur les marchés financiers", avait-elle déclaré à quelques journalistes.
Samedi, fidélité oblige, le ton était différent.
"Il n'y a pas de sujet tabou", a-t-elle déclaré en expliquant que, depuis la décision de laisser les taux inchangés, la crise financière s'était aggravée. "Aujourd'hui, le président a parfaitement raison de soulever la question des taux d'intérêt, c'est une vraie question."
"Depuis quelques jours, l'euro s'est fortement apprécié pour atteindre son niveau historique contre le dollar et cela nous amène tous à avoir les mêmes préoccupations", a-t-elle dit.
UNE remarque qui s'iimpose (mais qu'elle n'aps faite....).Il n'y a pas que  l'euro qui bat des records. Le baril de pétrole (libellé en  dollars) aussi...Heureusement que l'euro n'est pas faible.l...

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