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Le chef de l'anticorruption soupçonné de meurtre

Publié le 07 mai 2009 par Fouchardphotographe @fouchardphoto

Article publié le 05/05/2009 Dernière mise à jour le 05/05/2009 à 16:17 TU

Dans les journaux indonésiens, il faut désormais fouiller pour trouver des informations sur l'élection présidentielle de juillet. Tous les gros titres sont dédiés à l'arrestation d'Antasari Azhar, le chef de la commission pour l'éradication de la corruption (KPK). Il est accusé d'avoir commandité le meurtre, en pleine rue, d'un homme d'affaires qui aurait été son rival auprès d'une jeune femme de 22 ans. L'affaire inquiète les organisations anticorruption, qui craignent que le scandale ne nuise à l'action de cette commission. Antasari Azhar était le « monsieur Honnêteté du pays », jusqu'à son arrestation. L'affaire est sulfureuse, puisqu'il s'agit de l'un des hommes les plus puissants et les plus craints du pays. Agé de 56 ans, il est au nombre des suspects dans le meurtre de Nasrudin Zulkanaen, directeur d'un laboratoire pharmaceutique public. La commission pour l'éradication de la corruption (KPK) que présidait Antasari Azhar, est un organisme extrêmement puissant, fer de lance de la lutte anticorruption sur laquelle le président de la République Yudhoyono a bâti sa popularité. Les gros poissons de la KPK La KPK affiche un beau palmarès. Certes, des activistes lui reprochent de ne traiter que trop peu d'affaires, mais la totalité de celles que la commission a traitées ont conduit à des peines de prison souvent lourdes, touchant de gros poissons : un ancien directeur de la Banque centrale, huit députés, un procureur. Pour beaucoup, la KPK incarne l'espoir d'une Indonésie nouvelle, propre et prospère. Alors, que son chef soit devenu criminel numéro un, voilà un coup très dur. Les principales ONG anticorruption ont manifesté publiquement leur soutien, non à l'homme, mais à cette institution qu'elles ne veulent pas voir touchée par le scandale. Il faut dire aussi que le calendrier est des plus délicats : le président Yudhoyono est donné grand favori lors du scrutin présidentiel de juillet prochain, et la lutte anticorruption, notamment grâce à l'audace de la KPK, est présentée comme son grand point fort. Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine - www.rfi.fr Antasari Azhar, chef du KPK, lors de son arrivée dans les locaux de la police, à Jakarta, le 4 mai 2009. (Photo : Reuters)


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