Magazine Politique

StabFund: le dévaloir sans fond(s)

Publié le 08 mai 2009 par Kalvin Whiteoak

On se souvient tous des annonces fracassantes de Merz et compagnie en 2008 : la Bad Bank suisse (StabFund) dans un premier lieu destinée à émigrer vers des cieux fiscaux et règlementaires plutôt doux est un engin formidable : “sur le long terme c’est la seule façon de faire réaliser des bénéfices au contribuable helvétique” qui a sauvé du naufrage son UBS chérie, la seule banque helvétique à n’avoir pas su traiter les subprimes et autres fantaisies avec intelligence et prudence.

Ces affirmations datent certes un peu, mais elles n’en restent pas moins des paroles historiques. Que l’on ait dû extraire les caries grossières du dentier vorace de l’UBS était sans doute une chose vraie : sinon elle n’existerait tout simplement plus, mais qu’on en fasse payer l’entier du coût au contribuable helvétique était déjà un scandale en soi.

La deuxième partie du scandale que l’on pouvait prévoir sans problème dès l’origine est que la garde des fameux actifs pourris et leur réalisation progressive plombent les comptes consolidés de la BNS . Elle y est déjà allée de 1.7 milliards de pertes supplémentaires réalisées en 2008 grâce à cet engin, et de quelques centaines de millions supplémentaires au premier trimestre 2009.

Si l’on extrapole, en coûtant chaque année environ 2.5 milliards au contribuable suisse “grâce” au miracle de l’étalement dans le temps, le Stabfund se révèle un bazar sans fond ni fonds qui ressemble fort au tonneau des Danaïdes, sauf que lui ne remontera jamais la pente durant les deux décennies qui lui seront nécessaires au minimum pour amortir la chute.

Et pendant ce temps le tandem Villiger-Grübel pédale dans le yaourt, raconte des sottises et ne fait rien d’intelligent tout en voyageant en première en fumant le cigare  …

L’hémorragie des fonds sous gestion confiés à l’UBS a encore continué au 1er trimestre 2009. Aucune raison que cela s’arrête sans des mesures radicales et surtout novatrices. Mais on ne peut pas demander à de vieux singes d’inventer de nouvelles grimaces, surtout quand on a contribué pour l’essentiel à la disparition du secret bancaire suisse ancien modèle.

La BNS a dû augmenter la somme de son bilan de plus de 20 milliards (lire emprunter des sous !!!) en raison des fantaisies de l’UBS.

Quand donc cessera ce soutien débile à un engin qui n’a plus de valeur et qui liquide ses meubles (Brésil par exemple) pour faire de la place aux chômeurs qu’il a créés.

Et pendant ce temps, le Conseil fédéral dans sa grande incurie refuse une licence même “light” à la Poste pour créer une banque de proximité, alors que Postfinance dispose en permanence de liquidités en dizaines de milliards de francs suisses qu’elle doit …. placer à l’étranger pour obtenir un vague rendement.

Quand on vous dit que le gouvernement est aux ordres du lobby bancaire, il n’y a qu’à regarder ce qui se passe pour en être convaincu.

Et dans ce domaine comme dans d’autres, il ne travaille pas au bien commun et trahit autant son serment que la confiance que certains parlementaires ont mise en lui. Et bien sûr celle, très résiduelle, que lui accorde encore le peuple suisse.

Ce billet provient du blog ouVertures.info, une autre lecture de l'info.Reproduction et diffusion autorisées exclusivement sur la base d'un accord préalable écrit.

StabFund: le dévaloir sans fond(s)


Vous pouvez lire aussi dans le même ordre d'idées :

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kalvin Whiteoak 365 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazines