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Mais... mai

Publié le 08 mai 2009 par Nellym67

Nouveau thème sur le blog des Femmes Engagées : le mois de mai.

Je viens d'ouvrir le bal, j'attends les copines....

Mai est évocateur d'époques.
Mai 68.
Mai 1945.
Fête du travail et son cortège de luttes.
6 mai 2007 arghhhh.
Et puis bien sûr 9 mai 1950 le plan Schuman : naissance d'une Europe à vocation technocrate ET POLITIQUE.
 
Mai est aussi la saison des allergies, les amis du pollen savent ce que je sous-entends.
 
Ce n'est pas vraiment l'été mais déjà le printemps laisse les bourgeons s'épanouir tout seuls et sans son aide, les manches et les jupes se raccourcir... Vague nostalgie d'après-froid qui se manifeste par la conscience du temps qui passe et par l'obligation de renaissance en cette période : à l'image de la nature, les combats actuels plongent dans l'histoire pour se recrédibiliser et prendre un nouvel élan, les étudiants et les lycéens se mettent enfin à prendre au sérieux leurs exams, les sentiments amoureux ne trouvent plus leurs justifications dans le besoin de chaleur mais la saison des mariages et des emménagements à deux est lancée, et puis zut... c'est bientôt l'été, on se prend à rêver à de nouveaux horizons à explorer pendant les vacances... si vacances il y a cette année.
 
Le risque de mai : se laisser emporter par le besoin de soleil et de retrouvailles en plein air et décrocher de la réalité pour "profiter" : du beau temps, des jours fériés, des jours qui rallongent, etc... Loin de moi d'idée de culpabiliser ces "profiteurs" car mai a au moins le mérite de nous rappeler qu'il faut prendre du temps pour soi et pour ses proches. Mais les problèmes visibles en hiver restent irrésolus... Notre énergie sera dépensée ailleurs... Car mai est aussi le mois des résignations... comme ses périodes post-électorales pour les partis qui ont perdu... début mai.
 
Apollinaire lui se résigne en mai à l'amour impossible, le temps passe avec indifférence devant les ruines de ses amours perdues, devant ses souvenirs douloureux et qui endorment tout espoir : 
 
 
 
Mai

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s'éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j'ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s'éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes.
Guillaume Apollinaire, Alcools


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