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Les jeunes algériens sous l'emprise des sites djihadistes

Publié le 12 septembre 2007 par Houssam Eddine Oussama Boussahel

Dans la stratégie du GSPC, les cybers sont devenus un lieu idéal pour la propagande d'abord, puis le recrutement de jeunes qui, pris au piège, sont ensuite endoctrinés et embrigadés.

Mais cette situation se trouve favorisée par un environnement social de plus en plus dominé par les réseaux salafistes.

Le GSPC ne recule devant rien pour assouvir sa haine quitte à utiliser des enfants pour perpétrer ses attentats meurtriers comme c'est le cas du jeune Nabil, âgé à peine de 15 ans, qui a commis l'attentat de Dellys.

Les services de sécurité avaient déjà tiré la sonnette d'alarme, il y a plus de six mois, en appelant les parents à surveiller les fréquentations de leurs enfants.

Cet appel a été lancé juste au lendemain du démantèlement d'un camp d'entraînement pour enfants sur les hauteurs de Thénia dans la wilaya de Boumerdès par la police qui avait arrêté, pour rappel, 13 jeunes dont dix collégiens à l'issue d'une enquête qui aura duré près de deux mois. Les adolescents, âgés de 14 à 18 ans, étaient enrôlés et entraînés par le GSPC pour apprendre à manier des armes et perpétrer des attentats suicide. L'un des responsables des services de sécurité qui avait dirigé cette enquête nous avait confié que “cette cellule de jeunes enfants faisait partie de la catégorie des suicidaires”.

C'est la conclusion qui a été tirée par les policiers après avoir interrogé les enfants et leurs parents pendant plusieurs semaines en présence de psychologues.

La police a saisi des CD et autres supports subversifs mais aussi plusieurs adresses de sites Web d'organisations terroristes. Certains d'entre eux passaient plusieurs heures dans un cybercafé de la localité et la plupart avaient suivi des entraînements dans les maquis de Thénia, alors que les plus jeunes étaient chargés dans un premier temps de fournir des informations sur le mouvement des policiers et des militaires.

Tous les enfants avaient des surnoms de chefs islamistes comme Abou Djellala, Abou Dahdah, Abou Haytem, Ezzarkaoui et ils étaient payés entre 2 000 et 3 000 DA par semaine.

Les policiers ont reconnu que c'était pour la première fois que des enfants se trouvent embrigadés par des katibate locales du GSPC précisant que cette organisation terroriste a du mal à recruter des jeunes plus âgés.

Un responsable de la police avait averti que “les camps d'embrigadement ne sont pas dans le maquis mais dans les cybercafés ou peut-être même au domicile familial pour ceux qui ont Internet à la maison”, a-t-il précisé. Pour ce responsable, l'Internet est souvent utilisé par ces jeunes qui rentrent en contact avec des sites djihadistes et sont soumis à de véritables lavages de cerveau. Les services de sécurité ont également démantelé d'autres camps de l'ex-GSPC à El-Oued.

Parmi les recrues figuraient des jeunes âgés à peine de 16 et 17 ans. Ces jeunes avaient avoué avoir fréquenté des cybercafés et sont rentrés en contact avec des sites basés à l'étranger qui dispensent des cours sur la fabrication des explosifs et l'organisation d'attentats à la bombe. Pour rappel, la réglementation algérienne en matière de lutte antiterroriste considère les jeunes âgés de 16 et 17 ans comme majeurs et les traite comme tel. L'on se rappelle aussi que l'assassin du maire de Benchoud, mort il y a près de deux ans, était un collégien âgé de 16 ans.

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