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Quand les brebis auront les moyens de résister aux loups...

Publié le 10 mai 2009 par Nellym67

Le 7 juin, je voterai pour la liste de Jean-François Kahn et pour des raisons qui dépassent largement mon appartenance au Mouvement Démocrate et mon militantisme de ces derniers mois.
Jean-François Kahn est un européen convaincu avant d'être un homme politique, sa vocation électorale est le fruit d'un engagement de tout un parcours professionnel et de commentateur de l'actualité, et non pas la manifestation d'une volonté de devenir un notable et un élu comme beaucoup d'autres qui se représentent surtout eux-mêmes. Ses yeux ouverts pétillants derrière des pupilles de vigilance active lui ont permis de dépasser les apparences souvent trompeuses de la surface des événements et des décisions.
Il était hier présent à la Convention Européenne du Grand Est à Metz, pour le Mouvement Démocrate, à laquelle je n'ai malheureusement pas pu assister, et qui avait pour thème "L"Europe protectrice des libertés" (Retouvez son discours dans la vidéo ci-dessous).
Sa prise de parole ne pouvait que ravir mes petites oreilles et réveiller en moi tous les échos de combats que je partage complètement, dont celui de la liberté de la presse en priorité, qu'il a traitée hier par un long cheminement philosophique expliquant dans un langage clair et bourré d'humour comment se conçoit la liberté concrète dans l'histoire de la pensée et l'histoire nos sociétés. Il n'a surtout pas cédé à la facilité qui consiste à défendre comme certains des libertés abstraites de mouvements d'opposition qui contredisent un pouvoir juste pour évoquer démagogiquement le "tout est permis" (en direction de leurs auditeurs seulement... ). Il cite Hobbes "L'Homme est un loup pour l'homme" en rappelant que le loup n'est jamais un loup pour le loup... En effet, seuls les hommes sont capables de se massacrer en masse entre eux... parce qu'ils en sont "libres", si on évoque une liberté strictement abstraite. La loi du plus fort s'affirme, et si le pouvoir est dans les mains d'un seul ou d'un groupe isolé, c'est le plus fort qui triomphe. "La liberté toute seule sans rééquilibre, c'est la liberté et la mort, la possibilité de s'exterminer".
Pour que la liberté (réelle et concrète) puisse s'affirmer, il faut la rééquilibrer et la limiter, et cela grâce aux lois, aux textes, à une régulation pratique.
Il en revient donc finalement à la liberté de la presse : "l'histoire de la civilisation c'est l'histoire de l'invention de moyens d'équilibre - culturels - à cette données naturelle, qui est une liberté effrenée. Et c'est vrai pour la presse : pour qu'il y ait liberté, il faut de la concurrence, du puralisme, de l'égalité des chances, de la démocratie sinon il n'y a pas de liberté réelle de la presse"
En guise de conclusion, une petite phrase choc pour rappeler l'essentiel du sens d'une lutte pour la liberté de la presse : il faut "donner vraiment et démocratiquement moyen aux brebis de pouvoir résister aux loups"

Quand les brebis auront les moyens de résister aux loups...Aujourd'hui, 10 mai 2009, on commémore en France (mais sans Nicolas Sarkozy, absent...) la journée des mémoires de la traite négrière, de l'esclavage et de leurs abolitions . La question philosophique de la liberté est encore en jeu dans ce rappel de l'histoire, et le devoir de mémoire est aussi une opportunité de nous interroger sur les restrictions de la liberté réelle qui ne sont pas toujours des limitations... L'esclavage n'équilibrait pas la liberté, au contraire, il était la manifestation de l'oppression des "plus forts", des plus puissants, sur ceux qu'ils avaient pris en otage. Notre devoir de citoyen est de veiller à ne pas nous laisser restreindre nos libertés, mais uniquement à encourager la limitation des libertés de ceux qui massacrent et oppriment les autres.

Quelques mots de Victor Hugo (tirés du poème , dans La Légende des siècles)

Liberté !
De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?
De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit volez-vous la vie à ces vivants ?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur ce pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.
Je t'admire, oppresseur, criant: oppression !
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

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