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Arrêt sur Images, "Dans le texte", avec Judith Bernard et Eric Naulleau, entretien avec Eric Hazan, d'un traitement superficiel du problème de la violence...

Publié le 11 mai 2009 par Jcgrellety

Arrêt sur Images, l'émission "Dans le texte" & Eric Hazan
envoyé par contrelacensure - News videos hot off the press.
Arrêt sur Images, le site, est devenu plus qu'une émission, mais une nouvelle chaîne de télévision, disponible sur Internet et sur la FreeBox. Daniel Schneidermann et ses acolytes proposent chaque semaine des émissions qui ne sont "nulle part ailleurs", parce qu'elles ne sont disponibles que par abonnement ou sur la Freebox, et parce que ce type d'émissions n'existe pas sur les chaînes diffusées par ondes hertziennes ou sur la TNT. La liberté de parole n'est pas, en général, un vain mot, et là, ceux qui reçoivent et ceux qui sont reçus prennent, peuvent prendre le temps de parler, s'expliquer, justifier, analyser. Désormais la chaîne propose une nouvelle émission, "D@ns le texte". Dans la dernière émission, ils ont reçu Eric Hazan, l'éditeur de "la Fabrique éditions", de "L'insurrection qui vient", un texte-livre versé au dossier du juge d'instruction (pour terrorisme) dans l'affaire de Tarnac-Julien Coupat. Vous trouvez le texte ci-joint au format PDF et ici sur le site de la maison d'édition (que nous recommandons d'acheter à l'éditeur). Pour cette émission littéraire, "D@ns le texte", Eric Naulleau et Judith Bernard ont lu le livre. Pour l'un et l'autre, et surtout pour Eric Naulleau, ce livre fait "l'apologie de la violence", et vous, "Eric Hazan", "vous êtes un partisan de la violence, c'est clair", ce que Eric Hazan conteste radicalement - c'est ce que vous pouvez entendre dans les deux extraits ci-dessus. Mais le lecteur de "l'Insurrection qui vient" est-il amené à constater et conclure que, oui, nécessairement et positivement, les auteurs de ce texte sont des partisans de la violence ? Non. Car s'il devait y avoir violence(s) insurrectionnelle(s), c'est, selon eux, une réponse à un monde violent et destructeur, qu'ils décortiquent : celui qui conduit les Français à être les champions du monde dans la consommation des antidépresseurs et anxiolitiques, celui qui écrase, avec violence, les formes de contestation et de résistance, celui qui, globalement, laminent les êtres vivants, sentants et pensants. Dans son propos simpliste et manichéen, Eric Naulleau lie systématiquement violence et mal, maux : ses "partisans" sont forcément des assassins et des salauds. Dans ce cas, que faut-il penser des fondateurs populaires de la République qui, le 14 juillet 1789, se sont emparés de la prison de la Bastille ? Que faut-il penser des résistants français et des soldats du monde entier qui se sont, les armes à la main, battus pour éradiquer la présence nazie sur notre territoire ? Et dans une plus lointaine origine réputée "universelle", puisque concernant "la démocratie", que penser de la prise de pouvoir, "violente", du démos athénien, contre l'oligarchie qui en contrôlait les pouvoirs politiques et économiques depuis des lustres ? Face à des pouvoirs et des régimes tyranniques, la non-violence n'a aucune efficacité. Est-ce pour autant que celles et ceux qui pensent que les révolutionnaires de 1789 et les résistants de 40-44 ont bien faits sont des "partisans de la violence" ? Dans le propos simpliste et manichéen, Eric Naulleau, hélas, va plus loin : pour enfoncer ce coin qu'il croit parfait pour définir le texte, le livre et affaiblir Hazan, il procède à un amalgame qui va de la révolution de 1917 et de ses dérives totalitaires, avec le prétendu goût de la destruction des Communards (en s'appuyant sur unCarte2009  passage qu'il cite, "l'Ecossais), jusqu'aux destructions et autodafés des nazis, avant, à partir et après 33. Or, dans l'ordre chronologique, on peut rappeler que : 
  1. les Communards ont peu détruit dans et de Paris, sauf quelques symboles (la colonne Vendôme). Ils ont fait l'objet d'un massacre en règle de la part des Versaillais, dirigé par Thiers et soutenu par les Allemands-Prussiens. Partisans de la violence, M. Thiers et les "républicains", Jules Ferry et consorts ? (la fiche Wikipédia indiquée ici le rappel : "Il est cependant nécessaire de rappeler que les bombardements incessants des troupes régulières françaises et prussiennes furent aussi responsables de nombreux incendies. Les tirs de l'artillerie versaillaise furent la cause de nombreuses destructions, notamment dans tout l'ouest parisien"
  2. si la révolution russe s'est écrasée dans un pouvoir totalitaire contraire à ses principes mêmes, le peuple russe qui l'a soutenu est-il le responsable ? Et cela signifie t-il que sa révolte contre le tsar et son régime était une erreur ? Rappelons que les révoltés du Kronstadt ont été éliminés par les Bolchéviks pour qui la violence était un moyen nécessaire et bon, en contradiction totale avec le projet et la pensée communistes  
  3. les ouvriers et les salariés, c'est-à-dire les allemands modestes, n'ont pas soutenu majoritairement Hitler et les nazis, mais, en 33, beaucoup ont voté pour le Parti Communiste Allemand e et le Parti Socialiste Allemand. Ce sont leur(s) division(s) qui permettent à Hitler de prendre le pouvoir et de les écraser immédiatement, par des mesures coercitives, avec les premiers camps de concentration (ouverts dès 34). Si des ouvriers allemandes ligués avaient réussi à éliminer Hitler, que faudrait-il penser de cette violence ? Le fait de ne pas l'avoir fait ou ne pas l'avoir réussi (l'échec de l'attentat préparé par un menuisier en 1939) a rendu possible cette violence mondialisée, en permettant à cette clique de criminels d'avoir les moyens de se répandre sur la planète.                                                                                                                             Téléchargement Pdf_Insurrection  

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