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Diagnostic pour la rénovation (1)

Publié le 02 septembre 2007 par Philippe Thomas

Diagnostic pour la rénovation, c’est l’intitulé et le but de l’Université d’été du PS en ce moment à La Rochelle. J’y suis allé seulement la première journée, pour le plaisir de retrouver Dominique et François le temps d’un déjeuner amical sur le vieux port. Comme j’étais là, j’ai pris la température de ce rituel de rentrée où les éléphants n’étaient pas tous là, comme chacun sait, et où grosso modo on devrait retrouver le même nombre de participants que d’habitude. Peut-être plus au final, car les « rénovateurs » canal historique et/ou canal authentique n’avaient probablement pas encore, vendredi après-midi, fini leurs travaux à quelques kilomètres de là.

J’ouvre ici une parenthèse, car ça devient compliqué de s’y retrouver à propos de « rénovation » au PS puisque tout le monde est devenu « rénovateur » depuis que Solférino a fait passer la consigne. «Rénovateur » est ainsi devenu le pléonasme de « socialiste ». Moyennant quoi, tout devrait continuer comme avant. A moins que les « rénovateurs », ceux d’avant et de toujours, n’aient convaincu tous les autres de rénover et que les conservateurs d’hier ne veuillent rénover avec un zèle de prosélytes ! Du coup, les précurseurs de la rénovation paraîtraient presque dépassés ou royalisés, phagocytés ou assimilés, en tout cas ayant accompli leur mission historique d’instiller la rénovation dans la boutique…

Je suis donc passé à La Rochelle à l’université d’été du parti 100% rénovateur. On notera la finesse de l’intitulé :  il s’agit de poser un diagnostic. Pas encore de rénover, ça ferait pas sérieux. Et puis, c’est une université d’été pas un congrès, nuance ! L’université commence donc par son parvis, où les caméras et les micros ont beaucoup d’espace puisqu’il n’y a comme prévu (cf. note précédente) aucun stand à l’extérieur excepté le kiosque à journaux. A l’intérieur, il y a juste mes potes de l’OURS qui partagent une petite tanière avec la fondation Jean-Jaurès. Tous les seconds couteaux un peu médiatiques furent sollicités en ces temps de disette pachydermique. On vit ainsi une forêt de micros et caméras surgir autour de Delphine Batho et s’attarder sensiblement. « Trop long, beaucoup trop long. Elle a pas encore appris à rompre au bout de trente secondes », me souffle un militant rompu aux techniques de com’ vite fait, bien fait.

Mais les autres, les importants, ils gèrent avec gourmandise les trente et quelques secondes où l’on guette leur parole comme celle de Messies du socialisme rénové. Même qu’ils dilatent volontiers le temps, les bougres. Repartant, s’arrêtant de nouveau, rigolant in petto des photojournalistes qui se marchent sur les pieds. Bertrand Delanoë fut ainsi très entouré, Michel Rocard encore plus densément escorté. Juste après, la Patronne arriva d’un autre côté et faillit surprendre son monde avant que la ruée vers la Parole ne s’accomplisse en masse. Parce que c’est là le lieu des petites phrases et des belles images qu’on retrouvera dans les médias, l’équivalent rochelais des marches du festival de Cannes, le lieu et le moment magique où l’éléphant(e) va pouvoir frapper l’opinion …

 (à suivre)


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