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Je ne verrai pas okinawa

Par A_girl_from_earth
JE NE VERRAI PAS OKINAWA


JE NE VERRAI PAS OKINAWA
Après avoir dessiné et raconté les folies qu'elle faisait de son corps dans Fraise et chocolat (tome 1, tome 2), Aurélia Aurita aborde ici un tout autre sujet beaucoup moins olé olé: ses déboires avec les services d'immigration nippons.

Présentation de l'éditeur
Chenda se rend pour la première fois au Japon en 2004. Immédiatement séduite par Frédéric et par le pays du Soleil levant, elle y voyage à plusieurs reprises. Si l'amour qu'elle porte à son nouvel amant est réciproque, il n'en est pas de même, hélas, avec son nouveau pays d'adoption. Procédurière jusqu'à l'absurde, l'administration transforme ses séjours en calvaire bureaucratique.
Derrière les déboires de Chenda avec les services d'immigration nippons, c'est aussi une histoire plus globale qui se dessine. Le Japon n'est pas le seul pays à traiter ses étrangers avec méfiance et de manière arbitraire...

On sent dans ce témoignage toute l'amertume, la colère et la déception d'une amoureuse du Japon face à ce traitement estimé injuste et absurde mais, le recul aidant certainement, ce n'est pas sans l'humour et la fraîcheur qui font le charme de ses récits qu'elle raconte ses mésaventures.
J'étais un peu mitigée en lisant cette BD car j'avais l'impression qu'Aurélia Aurita se posait en victime unique d'un système qui semble n'exister qu'au Japon qu'elle noircit du coup d'une sale image, alors que ce qu'elle a subi est le sort de milliers de voyageurs à travers le monde, aussi bien en France, aux Etats-Unis, au Canada, etc, suivant que votre tête ne revienne pas à votre interlocuteur ou que vous tombiez sur une personne de mauvais poil lors des contrôles.
Alors bien sûr, elle en touche quand même un mot de cette universalité du calvaire administratif de certains voyageurs au passage des frontières, mais ça reste quand même très focalisé sur son petit problème, comme si elle voulait nous sensibiliser à son sort à elle et non sur le problème d'un point de vue plus global, à tel point que je m'attendais à la fin à un appel à signer une pétition pour lui permettre de voyager au Japon aussi souvent qu'elle le souhaitait.JE NE VERRAI PAS OKINAWA (la postface n'en est pas loin d'ailleurs...)
Alors c'est vrai, c'est terrible, c'est vrai, c'est absurde toutes ces questions où l'on tient à faire de vous un suspect alors que vous n'êtes qu'un simple touriste, tout ce qu'elle veut c'est pouvoir aller rendre visite à son chéri aussi souvent que possible, elle a les moyens, elle n'y va pas pour voler le travail d'un Japonais comme elle le souligne, elle aime le Japon, et l'empêcher d'y circuler comme bon lui semble paraît injuste, mais il y a tellement pire comme cas de figures - des pays qui ont eu ou ont toujours une politique d'immigration particulièrement drastique, des gens qui n'ont pas d'autres choix que se trouver une terre d'asile, etc - que pleurer sur son sort me semblait un tantinet égocentrique et capricieux, et faire référence à 1984 de George Orwell dans son cas, un poil déplacé.
Enfin, ce témoignage est tout de même intéressant car même s'il ne semble pas avoir été écrit dans ce but précis, quoique je me trompe peut-être, elle se fait tout de même, de manière indirecte, le porte-parole de milliers de voyageurs qui auront vécu les mêmes déboires, et c'est toujours agréable et rassurant de pouvoir s'identifier à ce genre de témoignages, surtout venant de célébrités.
J'étais d'ailleurs étonnée que malgré sa relative notoriété, et malgré les preuves à l'appui de son travail comme dessinatrice de BD, les soupçons soient aussi aiguisés.
Ah! Et autre découverte surprenante, le manga n'est pas considéré comme un art par les Japonais. JE NE VERRAI PAS OKINAWA
Bon moi, je reste fan des dessins d'Aurélia Aurita pourtant d'une sobriété extrême, je trouve son personnage toujours aussi irrésistible!

L'auteure
D'origine cambodgienne, Aurélia Aurita est née en 1980 en région parisienne. Paru en 2001, Angora, livre sensuel et troublant, est immédiatement remarqué par la critique. Publiés aux Impressions Nouvelles en 2006 et 2007, les deux volumes de Fraise et chocolat ont reçu un accueil exceptionnel. Aurélia Aurita confirme aujourd'hui, avec Je ne verrai pas Okinawa, son grand talent de narratrice et de dessinatrice.



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